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Le jumelage Bailleul - Izegem (West Vlanderen): pour que proximité géographique rime avec proximité culturelle

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Située au cœur de l’Europe, entre Dunkerque et Lille, Bailleul a vu le jour dès l’époque gallo-romaine. Après plusieurs siècles d’instabilité, son intégration dans la Flandre va lui faire connaître un développement certain. Rasée après la première guerre mondiale, elle sera reconstruite à l’initiative du maire de l’époque Natalis Dumez, qui souhaita la rebâtir selon des critères architecturaux flamands. L’équipe d’architectes emmenée par Louis-Marie Cordonnier prendra donc Bruges comme muse. [Note 1]

Elle est jumelée depuis le 25 janvier 1992 à Izegem (Belgique), ville de Flandre Occidentale de 27442 habitants. Ce partenariat, outre lescélébrations de fêtes européennes telles que la fête de l’Europe, a pris un nouvel élan en février 2010 avec les premiers échanges scolaires franco-belges qui se sont échelonnés jusqu’à la fin de l’année. [1] Si la frontière est proche, de telles initiatives permettent de dépasser la barrière de la langue. Dans cette optique, les 15 collégiens bailleulois ont pu échanger durant plusieurs activités. Au programme, cours de néerlandais, visite de Brugge, activités sportives et petite fête entre jeunes pour tisser des liens. S’il n’a pas encore la dimension du jumelage avec la ville de Werne, celui-ci devrait à n’en pas douter continuer de grandir au fil des ans.

Jean-André Vandelanoote se félicite d’ailleurs de cette réussite, lui qui fut président du comité de jumelage de 1979 à 1999 avant de reprendre la main depuis 1999, et qui insiste sur le dynamisme de ce dernier ! Si Izegem a longtemps été la dernière jumelle de Bailleul, elle a été rejointe récemment par la ville allemande de Kyritz, et des pourparlers sont en cours avec la ville polonaise de Walcz. Note [4]

Note 1 : http://www.ville-bailleul.fr/bailleul/menu_principal/decouvrir_bailleul/histoire/les_origines

Note 2 : Indicateur, 12/02/2010 http://www.comite-jumelage-bailleul.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=88&Itemid=161

Note 3 : Journal Municipal Mélusine, Mai 2012 http://www.comite-jumelage-bailleul.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=140&Itemid=235

Note 4 : http://www.lavoixdunord.fr/region/les-journees-de-l-europe-font-la-part-belle-a-la-jna18b0n426791


Le jumelage Wormhout-Llandudno : mémoire, solidarité et culture au cœur d’échanges réguliers

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Le weekend dernier (dimanche 7 juillet), se déroulait à Wormhout la 5ème ronde internationale des géants. [Note 1] Le groupe de musique de la commune galloise de Llandudno, jumelée avec Wormhout, était présent lors de cet événement célébrant un des éléments au cœur de la tradition nordiste et flamande : les géants portés. L’occasion pour Nord-Europe de revenir sur un jumelage dynamique.

Puisque nos lecteurs retrouveront souvent la participation de communes jumelées et autres villes partenaires par-delà les frontières à des manifestations impliquant le folklore des géants, un article au sein de la rubrique Nord sans frontières reviendra prochainement sur cette tradition, ses origines, et son importance pour le tissage de liens transfrontaliers.

 

Les communes en bref

La commune flamande de Wormhout (dont le nom signifiant « bois des serpents » est associéà une légende voulant qu’un sorcier ait débarrassé les alentours des serpents) fut, jusqu’au milieu du XXeme siècle connue  pour sa beauté naturelle au cœur d’un bocage luxuriant. Cette flore et faune, plus riches qu’aujourd’hui ont d’ailleurs fait l’objet d’une description flatteuse par François Joseph Grille D’Angers en 1925. [Note 2] La commune est également un lieu religieux important de la région Nord-Pas-de-Calais depuis le XVème siècle et le miracle dit de Notre Dame des Larmes.

 

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Sa jumelle galloise de Llandudno n’a, à priori pas grand-chose en commun avec la flamande Wormhout.  Surnommée « the Queen of Welsh resorts », il s’agit d’une station balnéaire victorienne dont les amateurs de Lewis Caroll et de son roman Alice in Wonderland (en version originale) ont peut-être entendus parler. En effet, la légende locale voudrait que la vraie Alice (Alice Lidell) ayant inspiré le roman et dont la famille résidait souvent à Llandudno lors de l’été y aurait rencontré l’écrivain. [note 3] L’histoire semble contredire cette version mais la légende locale reste tenace et Alice au pays des merveilles reste associée à la ville galloise et à son folklore. Dès les premières années du jumelage (en 1991, 92 et 93), une délégation wormhoutoise se déplaçait pour l’élection de Miss Alice et de son lapin blanc. [note 4]

De manière plus factuelle, la cité balnéaire a connu son essor au XIXème siècle et est renommée à travers le Royaume-Uni pour sa jetée de 1878, la plus longue du Pays de Galles et son carnaval victorien qui se déroule annuellement en mai. Les amateurs de nature seront également comblés puisque Llandudno offre un accès privilégié au grand orme (en gallois Cyngreawdr Fynydd), une réserve naturelle surplombant la côte et offrant une vue imprenable sur la baie de Lladudno et ses environs. [Note 5]

 

Histoire, culture et solidarité au cœur du jumelage

Au milieu de leurs différences, Wormhout et Llandudno sont unies par l’histoire et la mémoire, donnant des racines solides au jumelage. Ainsi, lors de la retraite franco-britannique de mai 1940, de nombreux britanniques prirent part à la bataille de Wormhout. Suivant cette bataille environ 80 soldats, notamment des gallois du régiment du comté du Cheshire où se trouve Llandudno furent fait prisonniers et exécutés par les allemands. Selon les archives et l’explication donnée par la ville de Wormhout, Llandudno a désiré la mise en œuvre d’un jumelage afin  « de remercier la ville d’avoir fait le maximum pour soigner les blessés et  pour ensevelir décemment les soldats ». [note 6] C’est donc sans surprise que depuis 1988, date de la signature du jumelage, les commémorations marquent le rythme de la coopération entre les deux communes. Citons par exemple le déplacement des « Vétérans 1940 » de Llandudno en 1996 ou l’inauguration d’un banc offert par Llandudno en 1990. Un jumelage gravé dans la pierre donc puisque si une allée de Llandudno se trouve à Wormhout depuis 1990, la rue de Wormhout fut inauguré en 1991 au Pays de Galles. [note 7]

Mais réduire le jumelage à la question de la mémoire serait une erreur. Depuis 1988 et la signature par le maire Robert Deldicque de la charte de jumelage, des échanges ont lieux de manière annuelle et impliquent un public varié en vue d’occasion diverses. Dès 1989, un séjour à Llandudno fut ainsi organisé tandis que, l’année suivante l’harmonie municipale se déplaçait au Royaume-Uni pour la Pentecôte. En 1991, la politesse était rendu, le groupe de musique de Llandudno / Conwy venant en France pour le festival de musique des 6 et 7 juillet. Cette présence est aujourd’hui devenue une habitude et lorsque, tous les 5 ans, la ronde des géants a lieu, les musiciens de Llandudno sont présents pour participer aux festivités. Ce fut notamment le cas le weekend dernier.

Ces premiers événements allaient être essentiels pour donner une direction à la coopération qui aujourd’hui encore est particulièrement centrée sur la musique et le sport. Presque chaque année, par exemple, les équipes de football de Wormhout ou Llandudno se rendent dans la ville jumelle pour un tournoi. Il serait impossible de lister l’ensemble des événements s’étant déroulé, chaque événement sportif ou festivités locales étant l’occasion d’inviter les associations et délégués de Llandudno ou d’envoyer des wormhoutois au Pays de Galles. Mentionnons simplement, en tant qu’habitués, les Carnival Queens (jeunes gallois en costumes traditionnels), les musiciens municipaux, différentes chorales (Llandudno Youth Music Theatre en 2000 et 2003, A Touch of Class en 2002) et différents clubs de sports.

Les amis du jumelage Wormhout – Llandudno, présidé par Roland Fiers fait aujourd’hui vivre un jumelage qui a fêté ces 20 ans en 2009.[note 8]

Un jumelage dynamique et soutenu par la mairie puisque le maire actuel n’est autre que celui qui fut le premier président du comité de jumelage côté français (ce poste était assurée côté gallois par madame Sally Thomas), à savoir monsieur René Kerckhove. Le soutien est identique côté gallois, comme affiché par le conseiller communal de Llandudno Bryan Bertolla. Accompagné par le maire Janet Jones à Wormhout pour cet anniversaire, il a décrit les célébrations comme« une expérience culturelle et éducative qui a amené le Pays de Galles en France » et a continué en exprimant sa volonté de voir le jumelage se poursuivre : « le futur du jumelage est entre leurs mains [celles de Wormhout] et j’espère qu’ils lui permettront de continuer ». [Note 9]

En partant d’une volonté de commémoration, le jumelage a donc grandi et s’est diversifié, aboutissant à une collaboration étroite dans les domaines de la culture, de la musique, du sport et favorisant les échanges scolaires mais aussi la visite de personnes âgés ou handicapés dans chacune des villes. La solidarité continue donc de marquer un jumelage dynamique et dont l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices !!

Pour ce qui est jumelage en ligne, le site de la ville de Wormhout présente brièvement le jumelage sans néanmoins mettre en avant les échanges et événements récents ou à venir. Un peu dommage pour une collaboration où six mois ne s’écoulent jamais sans qu’il ne se passe quelque chose.

 

[Note1] Bon anniversaire au roi des mitrons, La Voix du Nord,  8 juillet 2013. http://www.lavoixdunord.fr/region/wormhout-bon-anniversaire-au-roi-des-mitrons-ia17b47628n1396623

[Note 2] Description du département du nord, François Joseph Grille, Paris, editions Sazerac et Duval, 1825-1830. Disponible :   http://books.google.fr/books?id=yIUTAAAAQAAJ&printsec=titlepage&source=gbs_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

[Note 3] http://www.wonderland.co.uk/llandudno/

[Note 4] http://wormhout.pagesperso-orange.fr/jumelage/Llandudno_historique.htm

[Note 5] http://en.wikipedia.org/wiki/Llandudno#Alice_in_Wonderland

[Note 6] Site de la ville de Wormhout, le jumelage : http://www.wormhout.fr/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=40&Itemid=85

[Note 7] http://wormhout.pagesperso-orange.fr/jumelage/Llandudno_historique.htm

[Note 8] La Voix du Nord, 27/02/2010 : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Dunkerque/actualite/Autour_de_Dunkerque/Littoral_Flandre/2010/02/27/article_les-amis-du-jumelage-wormhout-llandudno.shtml

[Note 9] Les 20 ans du jumelage de Llandudno avec les français, North Wales Daily Post, 2009. http://www.dailypost.co.uk/news/local-news/llandudnos-20-years-twinning-french-2783443

Mauroy l'Européen

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Les commémorations ont été nombreuses lors du décès de Pierre Mauroy.

Nous étions peu nombreux à souligner l'engagement eurométropolitain de l'ancien premier ministre.

Dans le numéro de juillet-août 2013 d'ECO 121, le magazine économique régiona, l'entrepreneur et ancien président de la CCI Grand-Lille Bruno Bonduelle souligne l'engagement européen du père de l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai avec ces termes engagés : 

"Dans le flot des dithyrambes nationaux ou lillois, on a peu parlé du militantisme européen du Géant disparu. Cependant, l'euro n'aurait jamais vu le jour sans ce 'tournant de la rigueur' qu'il assuma en mars 1983 avec Jacques Delors pour sauver le SME. De retour sur ses terres, Pierre Mauroy  affirma avec constance ce même crédo européen. Eurotunnel donna naissance à Eurostar puis à Euralille. 'L'avenir du Nord est au Nord' disait le fondateur de l'Euro-district transfrontalier".

A n'en pas douter, c'est un promoteur de l'Europe des territoires et des métropoles qui a initié la renaissance de la métropole lilloise transfrontalière.

 

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Olivier BEDDELEEM

Les jumelages d’Eecke : une histoire de chênes

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Ce n’est pas un jumelage qui sera traité dans cet article mais bien les trois jumelages d’une même commune. La petite commune en question, eecke, proche de Steenvoorde et forte de 1200 habitants, doit son nom à une légende locale selon laquelle Saint Wulmar s’y serait retiré en ermitage au sein d’un chêne creux.

La raison de ce choix ?  L’origine commune au choix de ses jumelles par Eecke, qui rend l’ensemble des jumelages complémentaires et animés par les mêmes ambitions. Aussi est-il bien plus logique de les traiter comme un réseau de relations transfrontalières que comme trois rapports bilatéraux différents.

Autre raison : la réunion régulière des quatre communes tous les deux ou trois ans pour la fête des quatre chênes, fête accueillie à tour de rôle sur un cycle de 10 ans par chacune des communes jumelées. Hasard du calendrier, c’est la française Eecke qui accueillait ses jumelles ce weekend pour la rencontre des quatre Eecke (Vierdörfertreffen en allemand). L’occasion pour Nord-Europe de vous faire vivre ce jumelage particulier.

 

L’ethymologie comme racine : retour sur l’origine des jumelages

La française Eecke est donc jumelée avec trois consœurs que sont Eicken-Bruche en Allemagne, Eke (qui est pour être précis une partie de la commune de Nazareth) en Belgique flamande et Eiken en Suisse. Vous l’avez compris ce qui uni les quatre communes est avant tout un nom identique qui signifie « chêne ».  Un bien faible fondement pour nouer des relations durables pourraient dire certains. Et pourtant, depuis 1971 (date du jumelage avec le chêne allemand) puis 1985 (date de ceux avec les deux autres chênes), l’arbre de la coopération n’a cessé de grandir et de se raffermir avec en point d’orgue la fête des quatre chênes. L’événement réuni  alternativement dans chaque Eecke des délégations, organisations, associations des quatre communes ;  et ce depuis 1965.

Stephan Leuwe, vice-président de la commission d’Eicken-Bruche pour le jumelage nous rappelait samedi la source du rapprochement. Celui-ci fait suite à l’initiative de Gerhard Grantz, un professeur de la ville allemande qui, en 19655 a décidé de rechercher différentes communes portant le même nom qu’Eicken. C’est ainsi qu’il a trouvé Eecke, Eke et Eiken et les a invitées  à la première fête des quatre chênes en 1965, rencontre qui allait poser les bases d’une coopération toujours bien vivante.

 

La fête des quatre chênes : rendez-vous incontournable depuis 40 ans

Comme nous le mentionnions, la vie des jumelages d’Eecke bat au rythme des cycles décanaux de la fête des quatre chênes. Une fois tous les dix ans la petite commune près de Steenvoorde accueille des délégations venant de ses trois villes partenaires et envoie des représentants dans chacune d’elle trois fois tous les dix ans. L’ancien maire d’Eiken, en Suisse, a accepté de nous dire quelques mots sur la dernière fête des quatre chênes qui s’est déroulée en Suisse en 2010.

A l’inverse des célébrations de ce week-end, monsieur Georges Collin a insisté sur l’ampleur beaucoup plus grande de l’événement en 2010. Alors qu’Eecke 2013 est une fête locale axée sur la découverte du village, Eiken 2010 était un événement régional impliquant l’ensemble du canton d’Argovie. L’explication de cela est double. D’une part Eiken dispose d’un budget relations internationales plus important mais de l’autre, la fête des quatre chênes de 2010 s’insérait dans des festivités plus larges, à savoir le 850ème anniversaire de la fondation d’Eiken.

Thomas Van Ongeval, ancien adjoint en charge des relations internationales  et premier adjoint au maire de Nazareth (près de Gand) depuis janvier 2013 a également accepté de nous donner des détails sur la vie du jumelage du côté belge de la frontière. Il est revenu pour nous sur la fête des quatre chênes de 2008, événement nommé« Eke all in ». Avec le soutien de la commune, de fonds européens, et la participation des associations locales, la fête se déclinait en deux grands événements. D’un côté un camp de jeunesse de 11 jours permettant la rencontre des jeunes de 11 à 16 ans venant des quatre Eecke mais aussi du Danemark et d’Estonie. De l’autre, des festivités de trois jours placées sous le signe de la Flandre, de l’Europe, et de l’agriculture. Profitant de la concomitance avec la fête nationale de la communauté flamande, le 11 juillet 2008, fut pour les délégations française, allemande, et suisse de découvrir la cuisine et la culture flamande autour d’un repas convivial. Le lendemain, organisé par le comité de jumelage,  fut placé sous le signe de l’Europe et fut également un jour de découverte et de visite de différents sites qui font le dynamisme de la ville de Nazareth. Enfin, la journée du dimanche fut prise en charge par l’association agricole de Nazareth et fut l’occasion d’une grande fête à travers la ville permettant aux partenaires d’aller à la rencontre des habitants. Ceux-ci ont répondus présents puisque, selon monsieur Van Ongeval, environ 1400 habitants ont participés, soit un dixième de la commune de Nazareth et plus d’un tiers du village d’Eke.

Enfin, nos amis allemands, et Stephan Leuwe, nous ont donné rendez-vous à Eicken-Bruche en 2015 pour la prochaine fête qui célébrera le jubilé de la première rencontre ainsi que le 850ème anniversaire de la commune d’Eicken-Bruche. Tout un programme donc.

 

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Retour sur les événements de la 19ème rencontre des quatre Eecke

Nord-Europe a eu la chance, pour découvrir les célébrations en cours, de profiter des confidences de deux des figures de proue de l’association de la chaîne européenne des chênes, qui gère le jumelage côté français. Retour donc sur un weekend animé avec la présidente Béatrice Francke et le vice-président Philippe Dequeker.

La 19ème fête des quatre chênes, appelée recnontre des quatre Eecke, a été placée sous le patronage du géant d’Eecke, Jean Boomzeagher (scieur de long en flamand) et la découverte du village et de ses alentours. Une fête volontairement tournée vers le niveau local ce que monsieur Dequeker nous explique par le fait que les géants portés sont une particularité inconnue des allemands et des suisses. Un choix judicieux puisque Georges Collin, ancien maire d’Eiken (Suisse) nous décrivait la fête en vantant « une organisation formidable qui permet de découvrir le patrimoine local et notamment une chose inconnue comme les géants ».

Au programme des trois jours ; échanges, découverte, et renouvellement des vœux d’amitiés entre les quatre villes.

Le vendredi soir fut l’occasion d’accueillir les quelques cinquante habitants des communes jumelées ayant fait le déplacement autour d’un repas convivial favorable au dialogue et entrecoupé de chant et de danse par les enfants du village.

Le samedi, journée à laquelle Nord-Europe a assisté, fut dédiéà la découverte du patrimoine local et à la participation de tous les habitants du village. Premier temps fort de la journée, la visite d’Eecke et des environs à travers trois circuits portant le nom de géants locaux et permettant aux visiteurs d’un weekend de découvrir le Steen Meulen, un ancien moulin à vent connu de tous les locaux, le difficile labeur de la fabrication et du montage des géants, et l’art du travail du lait de jument, tradition du village tourné vers l’agriculture. Le second temps fort réunissait tous les acteurs sur la place du village autour de la découverte de jeux traditionnels flamands et de la danse de deux géants de Steenvoorde que sont La Belle Hélène (une des plus anciennes géantes de Flandre) et Edgar l’Motard (dernier né des géants de Steenvoorde). Pour mettre l’ambiance et faire participer les Eeckois de toute nationalité, le groupe musical local De Laatste Drop a fait preuve d’un dynamisme à toute épreuve lors d’une journée ensoleillée qui s’est conclue par un repas et un feu d’artifice.

Enfin, après la convivialité et la bonne humeur, le dimanche 14 juillet fut consacré au protocole avec, au milieu des célébrations de la fête nationale, l’inauguration d’un symbole de l’amitié entre les quatre Eecke et le renouvellement des chartes de jumelage. Un weekend qui laisse donc présager un futur radieux… Et pourtant !

 

Un jumelage original en danger

Le risque pour le jumelage ne vient pas du manque de volonté de l’une ou l’autre des quatre communes. Budget et difficultéà mobiliser des bénévoles et des jeunes pour continuerà faire vivre le jumelage sont deux problèmes qui ont forcé Eecke à faire évoluer sa vision de la fête des quatre chênes. Plusieurs habitants nous révélaient  ainsi que l’ampleur des festivités se réduisait chaque décade. La volonté de centrer le weekend de 2013 sur le local relève donc à la fois d’un choix mais aussi d’une nécessité.  Cela n’est d’ailleurs pas nécessairement un mal puisque monsieur Collin, en nous livrant ses impressions, nous disait que l’événement, àéchelle plus réduite  que ce à quoi les communes suisse et allemande sont habituées, permettait « un réel mélange » et rendait possible une « vraie rencontre » entre habitants des quatre Eecke.

Mais, si la situation actuelle peut continuer à faire du jumelage un succès, encore ne faudrait-il pas qu’elle se dégrade.

A titre de comparaison, la fête de 1993 faisait preuve d’une ambition très grande. En sus des jumelles et sous l’initiative d’un facteur retraité qui avait recherché dans chaque pays d’Europe une ville dont le nom signifie chêne (comme nous le confiait monsieur Dequeker), Eecke avait ainsi ouvert la fête à d’autres communes et avait vu la participation de délégations de Dubrovnik en Croatie ou de Carvalho au Portugal, par exemple. Une initiative intéressante qui a permis d’étendre le dialogue tout en le fondant sur les racines solides sur lesquelles le jumelage des quatre Eecke s’est construit.

Aujourd’hui, avec les restrictions budgétaire mais surtout – et nombreux étaient les volontaires à nous le confier – avec le manque de jeunes souhaitant s’investir bénévolement,  l’avenir du jumelage dans 10 ou 20 ans est flou. Il serait dommage de voir la partie française d’une coopération multilatérale originale se rabougrir et Nord-Europe est persuadé que le jumelage en ligne peut offrir une alternative ou un complément efficace à des activités physiques de plus en plus difficiles à réaliser.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JumelageEnLigne et co-rédacteur à Nord Europe

 

Nord Europe souhaite remercier tous les participants de la fête des quatre  chênes ayant pris quelques minutes pour nous confier leurs impressions et répondre à nos questions. Nous voulons notamment remercier les représentants de chacune des communes que nous avons pu interroger (monsieur Thomas Von Ongeval pour Eke en Belgique, monsieur Stephan Leuwe pour Eicken-Brüche en Allemagne, monsieur Georges Collin pour Eiken en Suisse) ainsi que la présidente et le vice-président de la chaîne européenne des chênes du côté français (madame Béatrice Francke et monsieur Philippe Dequeker)

Le jumelage entre Bachant et Gernrode en Allemagne: des échanges nombreux

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Gernrode-am-Hartz est une commune allemande de la région de Saxe-Anhalt distante de 730 kilomètres de Bachant.

Le jumelage est ancien puisqu’il a été conclu le 7 octobre 1969. Gernrode est également jumelée avec la ville de Walsrode en Basse-Saxe depuis le 3 octobre 1990 [Note1]. En 2001, la ville de Gernrode avait pris la décision de relancer ce partenariat entre les communes [Note2].  

A Bachant, c’est le maire M. Gandibleux qui préside l’association de jumelage, épaulé par deux vice-présidents, M. Pont et Mme Brel, une secrétaire, Mme Gandibleux, et une secrétaire adjointe, Mme Poirette. Depuis 2011, le conseil d’administration est composéégalement d’Annie Godin, trésorière, et Marie Minon, adjointe, qui ont remplacé André Havaut et Valentin Pilarski[Note3].

 

Les occasions de faire vivre le jumelage sont nombreuses entre les deux villes.

Un jumelage entre les établissements d’enseignement existe, entre le collège Félix Del Marle de Bachant et le collège Harenberg de Gernrode.

Des délégations des communes se rencontrent également à l’occasion des grandes dates. Ainsi, pour les festivités du 8 mai 2010, la ville de Bachant avait accueilli une délégation de neuf habitants de Gernrode et notamment le président de la commune allemande, M. Kunze.  Cette rencontre était également l’occasion pour les habitants de Gernrode de découvrir le département du Nord et notamment la Coupole d’Helfaut et la Côte d’Opale [Note3].

En 2010, l’association de jumelage Bachant-Gernrode profitait d’un salon d’art et d’artisanat pour proposer une dégustation de spécialités allemandes[Note4].

En 2012, une délégation de la ville de Bachant se rendait avec les habitants de la ville de Gernrode dans l’autre ville jumelle de Gernrode, Walsrode, pour fêter le 3 octobre 2012 la journée de l’unité allemande. L’occasion pour le maire de Bachant de montrer son attachement dans un discours visiblement remarquéà l’unité européenne [Note5].

Pour matérialiser ce jumelage, la ville de Bachant a même baptisé l’une de ses rues du nom de  sa ville jumelle, la cité Gernrode.

 

La ville de Gernrode, elle aussi, met en valeur son jumelage et consacre l’une des pages de son site Internet à présenter ses villes jumelles. Elle y souligne d’ailleurs le dynamisme des instances municipales et des citoyens de Bachant pour faire vivre ce jumelage [Note6].

Elle prépare d’ores et déjà l’accueil de ses villes jumelles et notamment des citoyens de Bachant le 3 octobre 2013 en présence du maire de Gernrode et de sa fanfare [Note7].

 

Originalité du jumelage : Il est intéressant de constater l’engouement de chacune des communes pour ce jumelage. Il est original pour la ville de Gernrode d’avoir emmené sa ville jumelle de Bachant dans une autre de ses villes jumelées, à Walsrode.

Jumelage en ligne ? Nous n’avons trouvé aucune information concernant un jumelage en ligne. La ville de Gernrode, elle, présente le jumelage sur son site Internet.

bachant est également jumelée avec la commune de Bundoran en Irlande. Vous trouverez plus de détails dans l'article dédiéà ce jumelage dynamique.

 

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[Note1] « Gernrode (Harz)”, Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Gernrode_(Harz)

[Note2] Von Rudriger Schulz, “Kontakte zu Bachant sollen wiederbelebt werden”, Mitteldeutsche Zeitung, 20 novembre 2001, http://www.mz-web.de/aschersleben/staedtepartnerschaft-kontakte-zu-bachant-sollen-wiederbelebt-werden,20640874,19987752.html

 

[Note3] Yves Bethegnies (CLP), “Association jumelage Bachant-Gernrode : le trésorier et son adjoint passent la main”, La Voix du Nord, 8 avril 2011, http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Avesnes_sur_Helpe/actualite/Autour_de_Avesnes_sur_Helpe/Aulnoye_aymeries_et_ses_environs/2011/04/08/article_association-jumelage-bachant-gernrode-le.shtml

 

[Note4] P.P. (CLP), « A découvrir aujourdhui encore, le dixième Salon d’art et artisanat », La Voix Eco, 7 février 2010, http://www.lavoixeco.com/actualite/Secteurs_activites/Artisanat/2010/02/07/article_a-decouvrir-encore-aujourd-hui-le-dixiem.shtml

[Note5] “Tag der Deutschen Einheit in der Parnerstadt Walsrode, Site Gernroder Kulturverein « Andreas Popperodt eV », http://www.elementarschule-gernrode.de/index.php?site=club&goto=pr&show=view&id=7

[Note6] Site de la ville de Gernrode, http://www.stadt-gernrode.de/index.php?id=155033000530

[Note7]Site de l’association VFS-Gernrode, Verein zur Förderung des Städepartnerschaften Gernrode e.V., http://www.vfs-gernrode.de/index.php?option=com_content&view=article&id=8&Itemid=11

Entre terre et mer : les ports, lieux d’échange à découvrir à Dunkerque jusque janvier 2014

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Depuis Rome et la vision de la Méditerranée comme mare nostrum, comme facteur d’unité, les ports ont toujours été un lieu d’échanges économiques, culturels, humains. Constituant donc un trait d’union entre les peuples ils ont joué un rôle dans la construction européenne et continuent aujourd’hui àêtre un lieu du rapprochement au sein et par-delà les frontières de l’Union Européenne.

Nord-Europe invite les passionnés d’Europe, les personnes intéressées par la culture, les amoureux de la mer, et tous les nordistes et européens en visite dans la région à découvrir l’exposition « Ports d’Europe, en quête de nouveaux mondes » au musée portuaire de Dunkerque.

Dans le cadre de Dunkerque 2013, capitale régionale de la culture, qui n’est qu’un des nombreux événements se déroulant dans la cité de Jean Bart, vous amène à la découverte de multiples facettes du monde maritime.

Grâce à la participation de plus d’une dizaine de musées à travers toute l’Europe, cette exposition très complète contribuera sans nul doute à montrer au visiteur l’importance des villes, des ports et des échanges et participera au rayonnement du Nord en Europe.

Sans en dire plus afin de ne pas vous gâcher le plaisir, Nord-Europe vous invite à découvrir cette exposition que le site internet de Dunkerque 2013 résume bien comme suit :

« Ces lieux en constante mutation sont des catalyseurs qui ont stimulé la prise de risque, l’esprit d’aventure et d’innovation. A partir d’une douzaine d’exemples représentatifs de la diversité et de la complémentarité des ports européens, du Moyen-Age à la période contemporaine, l’exposition mettra en valeur les enjeux déclinés en séquences thématiques. » [Note 1]

 

Quentin Boulanger,

co-fondateur de JumelageEnLigne

 

[Note 1] http://www.dunkerque-culture2013.fr/fr/programme-fiche.php?IdEvenement=91

A Bondues, le jumelage on en connaît un rayon.

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Située dans la métropole lilloise, Bondues a connu son essor dans la période des Trente Glorieuses, jusqu’à devenir cette ville dynamique de 10114 habitants que l’on connaît maintenant. Idéalement située au cœur de Lille-Métropole, c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers l’Europe en concluant des accords de jumelage. [Note 1]

Contactée en 1989 par le collectif « Villages roumains », la municipalité de Bondues se retrouve avec la mission d’aider les villages de Buduslau et Albis, situés en plein cœur de la Transylvanie, à proximité de la Hongrie. C’est d’ailleurs avant tout cette identité hongroise qui est revendiquée, plus que « l’officielle » roumaine. Au sortir de la période Ceaucescu, la mission n’est pas sans risque pour l’association nouvellement créée « Bondues Buduslau / Albis ». [Note 2]

Antoine Decanter, son président-fondateur préfère toutefois ne retenir que les aspects positifs, qui ont conduit à ce jumelage en 200523 ans d’aides au développement, de cadeaux pour les enfants à noël et de collectes variées pour aider la ville jumelle de Roumanie. Une école a même pu être équipée en matériel informatique. [Note 3]

Récemment, c’est un Minibus qui a pu être livréà Buduslau, grâce à la ténacité de l’association qui porte ce jumelage à bras le corps. Les fonds ont notamment pu être collectés grâce àl’action d’Étienne Lefebvre et Lucien Malatraydeux, deux septuagénaires qui ont choisi d’écrire une belle histoire en rejoignant Buduslau… A vélo ! [Note 4] Grâce à la vente préalable des kilomètres ils ont aidéà récolter l’argent pour l’achat du minibus. A raison de 100 à 180 km par jour, il a fallu deux semaines aux deux cyclistes pour couvrir les 1800 kilomètres qui séparent Bondues de Buduslau et Albis. [Note 5] Le jumelage de 2005 est donc venu officialiser des années d’amitié et d’engagement auprès de cette commune transylvanienne.

Pour ce qui est de l’usage d’internet, la ville de Bondues présente brièvement sur son site ces villes jumelles. Non seulement Buduslau mais aussi Haywards Heath en Angletter et Wülfrath en Allemagne. Pas de précisions sur les actions menées ou à venir en revanche.

 

Note 1 : http://www.ville-bondues.fr/presentation.html

Note 2 : Site de l’association http://assobbe.canalblog.com/

Note 3 : Nord Eclair, Hugues Ballois, 07/03/2012 http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/Environs/2012/03/07/a-mille-lieues-de-bondues-buduslau-et-al.shtml

Note 3 : Nord Eclair, Hugues Ballois, 29/02/2012 http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/Environs/2012/02/29/bondues-buduslau-albis-livre-un-minibus.shtml

Note 4: Nord Éclair, Fanny Saintot, 01/04/2011 http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/Environs/2011/04/01/bondues-buduslau-cap-sur-la-roumanie-a-v.shtml

Note 5 : http://assobbe.canalblog.com/archives/2012/05/15/24340165.html

Aniche – Novy Bor : de l’industrie verrière à un jumelage au rythme des échanges scolaires

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La commune d’Aniche est jumelée avec les deux villes de Novy Bor en République Tchèque et Bobingen en Allemagne. La cité du bassin minier a connu son essor suite à la révolution industrielle et la découverte de la fosse à charbon nommée Sainte Catherine en 1778. La compagnie des mines d’Aniche deviendra, au cours du XIXème siècle, une des plus importantes de France. Avec l’arrêt des activités minières dans l’entre-deux guerres la commune a subi, comme l’ensemble du bassin minier, une période difficile et est aujourd’hui encore une ville en mutation. Pour tous ceux qui désirent en savoir plus sur l’histoire d’Aniche, la Société d’Histoire Locale est, sans mauvais jeu de mots, une véritable mine d’informations.

Aniche reste aujourd’hui célèbre comme la ville qui fut, au XIXème et XXème siècle la capitale française de l’industrie du verre. Un titre qui n’est pas qu’honorifique et dont on peut encore observer les réalisations de nos jours. Aniche a ainsi jouéun rôle dans l’invention du cinématographe puisque c’est son industrie verrière qui fournissait la société d’Antoine Lumière ; « la Société anonyme des Plaques et Papiers photographiques ». Pour la légende le romancier Jules Verne dont les écrits sont marqués par un souci de réalisme se serait basé sur ses observations du travail du verre à Aniche pour imaginer et s’assurer de la faisabilité des hublots du Nautilus, le fameux submersible du capitaine Némo de Vingt mille lieues sous les Mers. [Note 1]

De nombreuses choses à découvrir pour les habitants des villes jumelées à Aniche et notamment de Novy Bor, à 800 kilomètres de là.

Le jumelage avec la commune tchèque a été acté en 1993 et placé sous le signe de la réconciliation européenne après la chute du rideau de fer. Un élément commun entre les deux communes ayant favorisé leur rapprochement est l’industrie verrière précédemment mentionnée. Si Aniche fut la capitale française du verre, Novy Bor accueille depuis les années 1800 une grande concentration de cette même industrie.

Un point de départ pour une coopération autour de préoccupations communes et d’une histoire qui rapproche les cités.

Aujourd’hui, ce jumelage est porté par l’AADEI (Association Anichoise pour le Développement des Echanges Internationaux)[Note 2] présidée par madame Jocelyne Bizé et s’exprime par des échanges réguliers permettant aux jeunes de Novy Bor de découvrir le Nord et aux anichois d’explorer la Bohême, région historique du nord du pays où se trouve Novy Bor. Ainsi, sur un cycle de deux ans, l’association permet à une vingtaine de collégiens anichois de se rendre pendant une semaine dans la famille de leurs correspondants tchèques.

L’année suivante, ce sont les jeunes de Novy Bor qui sont reçus dans le Nord. Au programme des séjours en République Tchèque  tel celui organisé en 2008, avec le soutien du principal du collège de Novy Bor (monsieur Novak), découverte des paysages à couper le souffle de la Bohême et des environs de Novy Bor, visite de Prague, et observation du génie créatif des artisans verriers de Novy Bor. [Note 3]. En 2009, retour d’ascenseur puisque les jeunes de Novy Bor ont pu découvrir la région et participer aux festivités célébrant les 40 ans du jumelage franco-tchèque.

Revenons un peu plus en détail sur les deux derniers échanges :

En 2012, ce sont une vingtaine de collégiens qui sont partis à Novy Bor du 28 avril au 6 mai pour un séjour au programme chargé mais enthousiasmant.  La ville de Novy Bor est particulièrement recherchée des tourismes pour son charme naturel avec de nombreuses forêts, la proximité des montagnes recherchées par les skieurs et les randonneurs. La première journée du séjour ne pouvait donc manquer d’entrainer les anichois àla découverte de ces paysages et de l’un des nombreux châteaux de Bohême ; celui de Loučeň et de ces 11 labyrinthes conçus par Adrian Fischer, qui a réalisé plus de 500 mosaïques et labyrinthes dans plus de 30 pays du monde. [Note 4]. Après cette partie nature, ce sont la capitale régionale de Liberec et Prague que les jeunes nordistes ont pu visiter. Hasard du calendrier ou volonté des organisateurs, la fête nationale tchèque, le 1er mai, fut l’occasion de participer aux célébrations à Novy Bor. Enfin, comment visiter Novy Bor sans passer par ce qui lie les deux villes : une industrie verrière de renom. Le dernier jour du séjour fut donc l’occasion de visiter une verrerie avant de profiter une dernière fois du charme naturel de Novy Bor. [Note 5]

Cette année, ce fut à nouveau au tour d’Aniche d’accueillir les correspondants tchèques en avril. Ils furent accueillis par une réception où le maire d’Aniche, Michel Meurdesoif leur souhaita la bienvenue et rappela les liens profonds unissant les deux villes en français mais aussi, et l’effort est à saluer, en tchèque ! Puis son homologue de Novy Bor Juromir Dvorak et madame Novakova (professeur de français à Novy Bor et organisatrice du voyage) prirent le relai afin de souligner l’enthousiasme des jeunes pour ce séjour. Au programme, culture, détente et échanges puisque, durant les 8 jours du séjour, les jeunes anichois et leurs correspondants purent visiter Douai et le centre minier régional et son musée à Lewarde, mais aussi le vieux Lille et Paris. Ce fut également l’occasion pour plusieurs des jeunes tchèques de voir la mer pour la première fois et de profiter des parcs d’attractions de la région. [Note 6]

Le jumelage entre Novy Bor et Aniche est donc dynamique mais aussi traditionnel dans le sens où il fonde l’immense majorité de son développement sur les échanges scolaires.

L’opportunité pour une coopération plus large est là au vu de la motivation des deux communes et de l’enthousiasme des habitants. Côté jumelage en ligne, la commune d’Aniche dédie une partie de son site à la présentation de l’AADEI qui y présente ses initiatives sur une base biannuelle. Pour des informations plus précises et des comptes rendus des événements, non uniquement liés au jumelage, l’association possède son propre site internet où elle insiste également sur l’intérêt du jumelage pour la commune et ses habitants. [Note 7]

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JumelageEnLigne

 

Image: drapeaux de la région de Liberec et de la République Tchèque

 

[Note 1] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aniche

[Note 2] : http://www.mairie-aniche.fr/-A-A-D-E-I-Association-Anichoise-.html

[Note 3] : http://www.mairie-aniche.fr/L-AMITIE-FRANCO-TCHEQUE-BIEN.html

[Note 4] : http://www.czechtourism.com/fr/c/loucen-chateau/

[Note 5] : http://www.aadei.fr/48.html

[Note 6] Aniche : les tchèques de Novy Bor ont été accueillis, 20/04/2013. http://www.lavoixdunord.fr/region/aniche-les-tcheques-de-novy-bor-ville-jumelee-ont-ia16b12084n1191567

[Note 7] : http://www.aadei.fr/15.html


Un jumelage de papier entre Carnin et Staden… Parce que proximité ne rime pas avec facilité lorsqu'on parle jumelages

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Proche de Lille, Carnin est une toute petite commune de 1000 habitants. Pourtant déjà proche de la frontière belge, un jumelage existe avec la ville belge de Staden située en Flandre occidentale. Mais sans association pour le promouvoir, et sans différences culturelles majeures permettant des échanges avec la ville belge de 11000 habitants distante de seulement 73 kilomètres, ce jumelage n’est en réalité pas effectif, aucun projet ne s’étant déroulé.

Si la proximité peut être un atout pour le jumelage, en réduisant les coûts et les difficultés liées à la distance, encore faut-il une volonté de le porter en s'appuyant sur une identité partagée ou le dialogue autour de différence.

Si la taille réduite de Carnin rend les moyens humains limités, la proximité et les possibilités ouvertes par les outils en ligne doivent être des éléments sur lesquels s'appuyer pour transformer la charte de jumelage en une réalité!

 

Note 1 : http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-carnin.html

Note 2 : http://www.annuaire-mairie.fr/ville-staden.html

Anor – Momignies : un jumelage de proximité autour d’un héritage partagé

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Si l’article sur Carnin et Staden montre que la proximité ne fait pas tout – voir peut être un frein si habitants et responsables ne voient pas l’intérêt de projets communs avec des voisins très proches – le jumelage entre Anor et Momignies révèle que le voisinage peut être un atout.

 

     Les communes en bref 

Là où d’autres partenariats insistent sur les échanges entre cultures différentes, les anoriens et momigniens s’appuient sur un héritage partagé et des préoccupations communes pour faire vivre le jumelage.

Les deux villes sont ainsi distantes de seulement 8 kilomètres ; une dizaine de minutes en voiture. De quoi permettre de nombreuses rencontres et discussions.

La commune d’Anor se situe à la frontière du Nord et de l’Aisne, de la France et de la Belgique et compte environ 3500 habitants. Il s’agit d’une ville résolument tournée vers l’international.  La commune est le foyer du point culminant du Nord dans le bois St Hubert avec ses 271 mètres d’altitude. Elle mise sur son patrimoine naturel, urbain, et industriel pour développer son attractivité. Ainsi, une des préoccupations centrales d’Anor est d’assurer un développement urbain en phase avec le développement durable, et mettant en valeur les environs vallonnés et boisés. [Note 1]

La ville est également résolument tournée vers l’international. En sus de son jumelage avec Momignies, elle dispose de partenariats avec Příbram en République Tchèque, Aken an der Elbe en Allemagne, et Gizalki en Pologne. Un dernier jumelage dont nous reparlerons d’ailleurs dans cet article.

Commune de l’Avesnois, du Hainaut, des Ardennes, et du Thiérache, selon que l’on regarde l’administratif, l’histoire, la géologie, ou la géographie, Anor est également une commune consciente de son identité locale transfrontalière. Une conscience qui se retrouve dans son jumelage avec Momignies.

La jumelle d’Anor est comme une enclave avancée en France puisque la commune au fort patrimoine forestier est entourée au trois quart par la frontière française et jouxte trois départements : le Nord, l’Aisne, et les Ardennes. Le rapprochement avec l’une de ses voisines françaises coulait donc de sens pour la ville de plus de 5000 habitants. La commune de la botte du Hainaut, résolument wallonne et belge est également le berceau du château ferme de Macon et abrite une industrie verrière que l’on retrouve aussi à Anor. [Note 2]

 

     La proximité au service d’un dialogue autour de préoccupations communes 

Profitant de leur proximité et d’intérêts similaires, les deux communes travaillent main dans la main pour faire vivre le jumelage et organiser des événements en commun. Dès 2008 la ville d’Anor et le centre culturel de Momignies ont en effet organisés avec le soutien des autorités régionales et de l’UE dans le cadre du programme Interreg, le projet « Générations en santé »autour de trois thèmes développés sur une durée de quatre ans. [Note 3]Axé sur la jeunesse et les seniors actifs, le projet s’est décliné en plusieurs événements comme un diner quiz transfrontalier à Momignies sur le thème « le bien être des séniors » en mai 2008. Dernier événement du projet et comme écho à l’événement d’ouverture, un autre diner quiz fut également organisé le 18 octobre 2012 à la salle Robert Dubar d’Anor. [Note 4] Entre ces deux événements, de nombreuses activités à destination des jeunes, notamment.

Dernière occasion en date de faire vivre le jumelage, le comité Anor Europe a organisé en mars 2013 une conférence réunissant anoriens et momigniens autour de l’histoire commune des deux villes. Objectif pour Bernard Bailleul, adjoint au maire d’Anor ; relancer l’amitié franco-belge après l’invitation des habitants de Momignies aux deux fêtes locales que sont le repas des cuivres et la kermesse de la bière. Il y a encore du travail puisque lui même s’avouait déçu du peu de personnes présentes. Après une intervention autour des verreries, forges, moulins, et du passé brassicole autour d’une exposition photo, Philippe Tabary, ancien journaliste et administrateur principal à la Commission Européenne a rappelé l’intérêt d’un jumelage de proximité :

«Cette intervention vise les similitudes de coopération entre les deux villes jumelées. Le jumelage ne se fait pas seulement entre des villes distantes. C’est très utile entre 5 et 6 km de distance mais à condition que ça marche surtout avec des initiatives comme ici. Et il y a une belle carte à jouer autour de leur emplacement géographique et toute une série de possibilités de crédits, programme Leader et aussi européen» [Note 5]

 

     Mutualiser les atouts à l’international : renforcer un jumelage commun

Le jumelage entre Anor et Momignies, s’inscrit également dans une volonté de favoriser la diffusion des échanges au niveau transfrontalier et international. C’est dans cette perspective que Momignies accueille au côté de Rance, Avesnes, et Anor l’exposition « La grande Thiérache, l’autre pays du flacon »dans le cadre du micro-programme Interreg du même nom. [Note 6]

Avant de se rendre à Anor, cette exposition visible à Momignies jusque fin septembre, met en avant ce qui fut et reste un atout de la région géographique de la Thiérache (qui regroupe les extrémités des départements du Nord, de l’Aisne, des Ardennes et le Sud du Hainaut belge) : la fabrication de flacons à destination de parfumeurs de renom. Cette industrie fut au cœur du développement de la région transfrontalière et la verrerie de Momignies, fondée en 1898 par Justin Gillet, continue àêtre le fournisseur exclusif de grands parfumeurs tels Yves Saint Laurent ou Yves Rocher. [Note 7]

Particularité des deux communes, Anor et Momignies sont jumelées à la même troisième ville, Gizalki en Pologne. La proximité est un atout dans ce jumelage est-ouest puisqu’elle permet la mise en commun des expériences et des efforts, une mutualisation importante pour de petites communes où les moyens humains, matériels, techniques, et le temps sont limités. On comprend mieux alors mieux l’intérêt d’un jumelage à très courte distance.

C’est dans ce soucis de bâtir une relation trilatérale qu’au moment de concrétiser l’amitié franco-belge avec Momignies, la ville d’Anor et son maire de l’époque monsieur Jean-Luc Pérat ont simultanément conclu une charte de jumelage avec Gizalki, ville jumelée à Momignies depuis 1996.

C’est donc à travers le double prisme de la proximité et de l’héritage commun, et du souci d’échanges culturels, sociaux, civils avec la Pologne que le jumelage entre Anor et Momignies doit être interprété. Une vision stratégique et une logique bien pensée derrière ce jumelage récent laisse présager que le meilleur est à venir.

Côté jumelage en ligne, le blog d’Anor Europe, l’association qui porte le jumelage présente la commune de Momignies. Il semble cependant que cet outil ne soit plus utilisé depuis quelques temps.  Côté belge, la commune de Momignies présente sur son site ses différents jumelages avec Gizalki et Monts-Sur-Guesnes. Rien pour le moment sur Momignies, jumelage le plus récent des trois.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL – JumelagesEnLigne

 

[Note 1] : http://www.anor.fr/presentation.php

[Note 2] : http://anoreurope.canalblog.com/archives/2008/01/06/7503292.html

[Note 3] : http://actubotte.be/WordPress3/diner-quizz-transfrontalier-momignies-anor/

[Note 4] : http://www.villes-internet.net/uploads/tx_icscommunitywork/Newsletter_de_la_Ville_dAnor_-_Septembre_2012.pdf

[Note 5] : Anor : l’amitié avec Momignies relancée à l’occasion d’une conférence, La Voix du Nord, 19/03/2013, http://www.lavoixdunord.fr/region/anor-l-amitie-avec-momignies-relancee-a-l-occasion-jna12b45166n1110353

[Note 6] : http://www.interreg-fwvl.eu/fr/micro-projet-detail.php?projectId=264

[Note 7] : http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20130718_00337064

[Note 8] : http://www.momignies.be/vie-communale/a-propos-de-momignies/jumelage/

Le jumelage Bousies Risum-Lindholm ( Schleswig-Holstein, Allemagne) : de l'histoire à l'Europe

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Bousies, petite ville de l’avesnois, la « petite suisse du Nord » abrite 1700 habitants. Cette ville a connu bien des événements à l’aube du premier millénaire. Seigneurie viking en 1066, elle était déjà tournée vers l’Europe, ses chevaliers ayant contribuéà la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Ce lien originel avec les vikings se retrouve maintenant dans le jumelage conclu le 14 Juillet 1991 avec la commune allemande de Risum-Lindholm.

En effet, cette ville de l’extrême Nord allemand possède une histoire étroitement liée au peuple scandinave. Au XIIIème siècle Lindholm et Risum, villages situés sur une île sableuse, étaient ainsi mentionnées dans le Liber Census Daniae ou livre du cens du Danemark datant de l’époque du roi Waldemar II et qui est un document inestimable pour le recensement des villes, possessions, et propriétés danoises au Moyen-Age. Ce n’est qu’en 1969 que les deux communes précédemment indépendantes se sont unies.

Cette amitié franco-allemande se traduit par des échanges réguliers entre correspondants. Lors du week-end de l’Ascension de cette année 2013, c’est Hauke Christiansen, le maire de Risum-Lindholm en personne qui menait la délégation allemande composée d’une trentaine de personnes. C’est dans une soirée antillaise que s’est achevée la célébration de l’union des deux villes, preuve du caractère décidément très multiculturel du jumelage.

Hauke Christiansen est un maire particulièrement attachéà ce rapprochement européen puisqu’en 2009 déjà, il s’était rendu à Bousies. Cette visite avait été l’occasion de découvrir en profondeur la terre de Bousies et ses environs avec notamment la découverte de la fromagerie de Maroilles et de la brasserie Dreumont. Pour l’occasion la gazette bodicienne avait même été traduite en allemand, grâce aux efforts de Céline Desequelles. Un symbole fort de la double identité culturelle qu’implique ce jumelage.

Si ce dernier ne dispose pas d’un site internet à part entière, cela ne l’empêche pas de fournir un lien très vivace qui unit les habitants des deux communes. Lien qui aura commencéà l’aube du premier millénaire et que les européens entendent bien faire perdurer encore longtemps.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL - JumelagesEnLigne

 

Image: drapeaux de la la ville de Risum-Lindholm et de l'Allemagne

 

Note 1 : http://www.bousies.fr/historique.htm

Note 2 : http://risum-lindholm.info/

Note 3 : La Voix du Nord, 14/05/13 http://www.lavoixdunord.fr/region/bousies-a-accueilli-les-correspondants-de-risum-lindholm-ia12b45178n1248435

Note 4 : L’Tchiote gazette bodicienne, Juillet 2009 http://www.bousies.fr/gazettepdf/Numero%2038.pdf

Aulnoyes-Aymeries et Beit Sahour: un jumelage fermement engagé pour la Palestine

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Des jumelages est-ouest aux jumelages Nord-Sud : un jumelage avec la Palestine éminemment politique

Si les jumelages ont été un élément important de la réconciliation franco-allemande  puis de l’unification européenne par la coopération avec les Pays d’Europe Centrale et Orientale après la chute du rideau de fer ; le caractère éminemment politique des jumelages s’exprime depuis la fin des années 90 par un troisième mouvement. Ainsi aux liens est-ouest illustrés par exemple par le jumelage Bondues – Buduslau (Roumanie) s’est ajouté un mouvement Nord-Sud.

Si l’Afrique et le Maghreb sont bien représentés dans ce mouvement (Douai-Dédougou, Lille – Oujda), le Moyen-Orient est l’autre zone privilégiée de ses jumelages. Ainsi, au souci d’aide au développement, s’ajoute une perspective de soutien au processus de paix israélo palestiniens. Aujourd’hui, plusieurs villes du Nord sont jumelées avec une commune israélienne et une commune palestinienne afin d’être le moteur d’une relation tripartite promouvant les échanges et la compréhension entre les peuples.

Aulnoyes-Aymeries (ville de 9000 habitants à proximité de Maubeuge) avec son jumelage conclu dès 1999 avec Beit Sahour, une cité de la banlieue de Bethleem, fait partie des précurseurs de ce mouvement vers la Palestine. Cela est d’ailleurs clairement énoncé sur le site de Beit Sahour qui est jumelé avec de nombreuses villes en France, Grèce, Italie, Pologne, Pays-Bas et même Chili, et qui qualifie la collaboration avec la commune du Val de Sambre de « early twinship » signé par le maire monsieur Annah Atrash. Depuis, la collaboration a été continue dans sur le plan culturel et touristique mais aussi quant au soutien au peuple palestinien. [Note 1]

 

Sur fond de conflit : un jumelage sur le ton de l’espoir

Dès 2000, la conclusion du jumelage a menéà la création de l’association Sambre Avesnois Palestine qui porte le jumelage et les actions de coopération et de soutien depuis lors. Le but de l’association est clair : favoriser les échanges franco-palestiniens, soutenir l’aide humanitaire aux palestiniens, faire connaitre la situation au public et être partie de toute initiative visant à faire respecter les lois, le droit international, et à aboutir à la reconnaissance d’un Etat palestinien. Un jumelage engagé et essentiellement politique mais qui n’oublie pas pour autant le rôle de la culture et l’aide au développement. [Note 2]

Dès 2001, l’association permettait l’accueil à Aulnoyes d’enfants de Beit Sahour. Un geste fort pour traduire le jumelage en actions concrètes et miser sur le futur.

2002 fut une année très animée sur tous les plans. Au niveau culturel, les enfants d’Aulnoyes participaient au premier festival pour la Palestine en visitant une exposition photo et assistant au spectacle de la troupe Baladi de Beit Jala. [Note 3]

Côté soutien au peuple palestinien et aide au développement Aulnoyes accueillait  Laurence Khair, citoyen de Beit Sahour, afin de vendre des objets artisanaux en bois d’oliviers et de broderies dans le Nord. En effet, suite à la baisse du tourisme liée au conflit, les ventes s’étaient effondrées, mettant des dizaines de familles dans des conditions de vie difficile. Une initiative dont le site de la ville de Beit Sahour est encore reconnaissante aujourd’hui puisqu’elle est clairement mentionnée sur son site. [Note 4]

Enfin, au niveau politique, l’association était l’un des premiers signataires d’une pétition demandant une intervention décisive de l’ONU pour stopper le conflit et l’un des participants à une manifestation de soutien au peuple palestinien qui eut lieu à Lille le 27 avril 2002. [Note 5]

L’année suivante, pour la première fois, un voyage en Palestine était organisé.

Plus récemment c’est le maire de Beit Sahour Fuad Kokaly qui se rendait avec une délégation à Aulnoyes-Aymeries.

en 2006, l’association Sambre Avesnois Palestine invitait la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran à l’occasion de la Journée de la Femme et dans le cadre du deuxième festival régional « Palestine, un peuple, une culture ». Un festival qui comptait 25 événements dans 11 villes de la région. Objectif affiché, faire découvrir la littérature, la culture, la langue, la musique palestinienne tout en insistant sur le rôle de la culture et la solidarité des milieux artistiques dans le cadre du conflit avec Israël. [Note 6]

La même année, la ville d’Aulnoyes et l’Association Sambre Avesnois Palestine représentée par sa présidente Karima Ghezal accueillirent pour une rencontre avec les habitants monsieur Abdelfattah Abou Srour, directeur du centre culturel Al Rowwad et du camp de réfugiés Aïda à Bethleem. [Note 7] Il y fut question de la situation quotidienne et notamment de celle des enfants dans le camp. Une rencontre appréciée puisque monsieur Abou Srour déclarait :

« Tous les mouvements internationaux qui se développent pour nous soutenir sont une bouffée d’air. Sans cela nous aurions sans doute perdu espoir. Mais nous ne sommes pas un peuple qui veut haïr. Il n’y a pas d’éducation à la haine dans nos manuels scolaires à nous ... ». [Note 8]

Un appel à la réconciliation et à l’espoir et un signe fort que la coopération internationale peut et doit aussi passer par le niveau local.

Début 2009, suite à l’escalade du conflit et à l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, l’association et la ville d’Aulnoyes réunissait plus de 50 personnes pour une veillée solidaire afin de dénoncer le « massacre » des palestiniens. Cédric Dematte l’organisateur dénonçait un conflit asymétrique tandis que le maire Bernard Boudaux insistait, en citant le poète palestinien Mahmoud Darwich, sur le risque que constituait l’indifférence pour le peuple palestinien. Un engagement clair et une mobilisation aulnésienne forte soutenue par Jean-François Larosière de France Palestine Solidarité ou Thérèse Tromeur du Comité Catholique contre la Faim qui soulignait l’importance de la justice dans le processus de paix. [Note 9]

 

Un jumelage très engagé mais absent en ligne puisque l’association Sambre Avesnois Palestine dispose d’un site qui ne semble plus être à jour. Côté palestinien, le site de Beit Sahour présente brièvement chacun de ses jumelages en quelques lignes.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL - JumelagesEnLigne

 

Photo: drapeau palestinien, www.ajib.fr

[Note 1] : http://www.beitsahourmunicipality.com/english/twin.htm

[Note 2] : http://www.nord-palestine.org/nos_associations_sambreavesnois.htm

[Note 3] : http://www.nord-palestine.org/nos_associations_sambreavesnois.htm

[Note 4] : http://www.beitsahourmunicipality.com/english/twin.htm

[Note 5] : http://www.lille.snes.edu/spip.php?page=imparticle&id_article=40

[Note 6] : http://www.nord-palestine.org/festival06a.htm#Aulnoye

[Note 7] : http://www.europalestine.com/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=2147

[Note 8] : http://nord.pcf.fr/Palestine.html

[Note 9] : Veillée de soutien au peuple palestinien : une lueur d’espoir, La Voix du Nord, 26/01/2013 : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Avesnes_sur_Helpe/actualite/Autour_de_Avesnes_sur_Helpe/Aulnoye_aymeries_et_ses_environs/2009/01/26/article_veillee-de-soutien-au-peuple-palestinien.shtml

Nord Europe passe à l'heure d'été

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En cette fin de juillet ensolleillée, Nord Europe vous informe d’une évolution dans son planning de publication. Jusqu’à la fin du mois d’aout, retrouvez nous non pas tous les jours mais les LUNDI, MERCREDI et VENDREDI pour deux articles sur le jumelage et, selon l’agenda, un article pour vous donner des idées pour occuper votre été avec des sorties à l’accent régional, européen et international.

 

La semaine prochaine sur Nord Europe

La semaine prochaine ce sont les jumelages maritime entre Dunkerque et Rostock, et transatlantique entre Douai et Kenosha que nous vous présenterons. De quoi prendre un grand bol d’air marin et se sentir dépaysé !!

 

Nos idées pour le weekend

Nord Europe vous conseillons ce weekend trois événements à travers la région :

            Du côté du littoral et de la Flandre c’est au musée des beaux arts de Dunkerque que nous vous invitons pour un voyage en Egypte à travers la découverte des objets antiques trouvés à Antinoé, la Pompéi   égyptienne (ville fondée par l’empereur romain Hadrien sur les rives du Nil  par Albert Gayet au début du XXème siècle. [Note 1]

Parfait pour une matinée enrichissante avant un après midi sur la plage. Et pour conclure la journée, c’est Scène d’été sur la digue de mer le samedi 27 à partir de 18h. ?? Et si vous êtes à proximité le dimanche, la Fanfare Électrique vous ravira les oreilles dans l’après-midi. 

            Du côté de l’aire métropolitaine lilloise c’est à l’institut du monde arabe à Tourcoing que nous vous convions pour une exposition sur l’âge d’or des sciences arabes.  Une remontée dans le temps pour mieux comprendre l’essor du monde arabe du VIIIème au XVème siècle et appréhender à travers l’histoire une culture souvent méconnue. [Note 2]

            Du côté de l’Avesnois et du Hainaut-Cambrésis pourquoi ne pas profiter des derniers jours de Maubeuge en plage, place Roosevelt. [Note 3]

Et pour ceux qui veulent passer la frontière, ce weekend c’est le Gentse Feesten, à Gand évidemment et jusqu’au lundi 29. Concerts en tous genres, bals, spectacles de rues et animations pour petits et grands au programme.  [Note 4]

Retrouvez les sites web des lieux et événements conseillés à la fin de l’article

 

Nord Europe à votre service 

Moins d’articles mais pas moins de travail puisque l’équipe de Nord Europe va profiter de ce mois d’aout pour améliorer le site et son contenu, et construire les bases de partenariats que nous espérons prometteurs.

Vous êtes membre d’une association ou commune qui est intéressée par notre travail ou souhaitez en savoir plus? Vous voulez participer au développement de nos activités à la rentrée ? Contactez nous àinfo.nordeurope@gmail.com.

Et n’oubliez pas d’aimer notre page facebook (www.facebook.com/NordEurope) et de nous suivre sur twitter @NordEurope !!

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL - JumelagesEnLigne 

 

[Note 1] : http://www.musees-dunkerque.eu/les-expositions/en-cours/detail-des-expos/article/dunkerque-et-la-collection-ant/#.UfLyxI4cg4E

[Note 2] : http://www.imarabe.org/antenne-npdc/expositions 

[Note 3] : http://www.ville-maubeuge.fr/index.php/46-actualites/2012/culture-loisirs/232-maubeuge-en-plage.html

[Note 4] : http://gentsefeesten.be/fr/programme

Douai – Kenosha (Etats Unis) : de l’industrie au jumelage

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Douai, commune du Nord devenue française en 1667 après avoir été une possession du comté de Flandre puis de l’Espagne, est située à quelques kilomètres de Lille et de la frontière belge  et est jumelée depuis 1982 à la ville américaine de Kenosha, dans le Wisconsin.

Un jumelage à contre-courant de ceux évoqués dans les articles précédents. Il ne repose ni sur la mémoire (comme le jumelage Wormhout - Llandudno), ni sur la réconciliation (Bachant - Gernrode) ou l’aide au développement (Bondues – Buduslau, Aulnoyes Aymeries – Beit Sahour) mais est né de l’ambition industrielle d’une compagnie : Renault. Cette origine est clairement visible sur le serment de jumelage signé en 1982 et que vous pouvez trouver dans les archives numérisées de la ville de Douai. Un jumelage sous le signe de l’amitié, de la paix, des échanges entre habitants, et de la fraternité franco-américaine selon ce même document. [Note 1]

     Douai vue de l’autre côté de l’Atlantique 

La cité des géants, connue pour ses fêtes de Gayant, est présentée par le site de Kenosha comme disposant du plus large beffroi d’Europe avec ses 54 mètres et 22 cloches. L’édifice démarré au XIVème siècle est entré au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. La ville est aussi présentée comme le lieu de la traduction du latin à l’anglais de la Bible. [Note 2] Pour ceux qui l’ignorent, le collège anglais de Douai a opéréà cette traduction à la fin du XVIème siècle afin, notamment, d’asseoir la lecture catholique de la Bible face à la Réforme protestante. La version révisée par Chalonner de la Bible de Douai reste celle privilégié par les catholiques traditionalistes anglophones. C’est d’ailleurs sur un exemplaire de cette bible que le président John F. Kennedy a prêté serment.

Mais Douai offre bien d’autres choses à découvrir aux habitants de Kenosha qui se rendent régulièrement dans le Nord dans le cadre du jumelage. Ainsi Douai est une ville d’arts et de culture qui présente également un patrimoine architectural intéressant avec plusieurs édifices religieux importants, le palais de justice du XVIIIème siècle ; signe du poids passé de Douai, et les fortifications datant du Moyen-Age. 

     Kenosha : What’s worth mentioning about it?

Kenosha, situé au bord des Grands Lacs fait partie de l’aire métropolitaine de Chicago. La ville est avec près de 100 000 habitants la 4ème ville du Wisconsin après Milwaukee, Madison, et Green Bay the home of the Packers pour les amateurs de football américain. Elle revêt une importance historique puisqu’au XXème siècle, des archéologues trouvèrent sur le sol de la jumelle de Douai, des traces d’occupation datant de la dernière ère glacière il y a 13 500 ans. Certaines de ces découvertes archéologiques peuvent être observées au Kenosha Public Museum. Le nom de la ville est d’ailleurs liéà ce peuple amérindien puisque, lorsque les colons arrivèrent en 1835, les Powatatomi (natifs amérindiens occupant la région) vivaient de la pêche du pike (le brochet français) dont le nom amérindien est Kenozia. C’est ce poisson qui donnera son nom à la ville. 

Plus récemment Keno comme l’appelle ses habitants devint au XIXème siècle un des principaux ports des Grands Lacs. Elle est aujourd’hui une ville-dortoir de la mégalopole Milwaukee – Chicago et attire de nombreux touristes. Elle est la ville de naissance de personnalités comme Orson Welles, le saxophoniste de jazz Spike Robinson, de Margareth Landon (auteur du roman Anna et le roi de Siam qui a été adapté au cinéma sous le nom Le roi et moi en 1956 ou Anna et le roi en 1999) ou plus récemment l’acteur et producteur Marc Ruffalo qui apparait notamment dans Collateral de Michael Man, Shutter Island de Martin Scorcese, ou Avengers de Joss Whedon dans le rôle du Dr Banner. [Note 3]

Pour plus d’informations, Nord-Europe vous conseille fortement, si vous parlez anglais, le travail fait par l’école du District n°1 et intitulé« Kenosha : harboring the past, present, and future » qui est une source d’information très complète pour découvrir cette ville. [Note 4]

Pour en revenir au jumelage, K-Town fut également au XXeme siècle un des bastions de l’indutrie automobile. C’est dans ce cadre que la compagnie Renault décida en 1979 de s’y implanter en obtenant une participation pour la production de deux de ses modèles au sein de l’usine American Motors Corporation de Kenosha. C’est autour de Renault, la société ayant également une usine à Douai, que les bases du jumelage furent posées. [Note 5]

     Echec industriel mais réussite citoyenne

Si l’implantation de Renault au bord du lac Michigan a échoué, la compagnie revendant ses parts en

1987 faute de ventes suffisantes, la coopération entre la ville américaine et Douai est un succès. Dès 1983, soit un an après la signature du jumelage, les deux villes mettaient ainsi en place un système d’échanges qui fonctionne encore aujourd’hui. Un an sur deux, des Douaisiens sont accueillis par des familles américaines et l’an suivant ce sont les habitants du Douaisis qui rendent la pareille aux Kenoshans.

C’est ainsi qu’en 2009, quinze Douaisiens ont pu séjourner à Kenosha.[Note 6] Un séjour riche où les français purent visiter le musée de la Guerre de Sécession, une ferme laitière, une cave viticole et profiter d’une croisière sur le lac Michigan. Ils visitèrent également Chicago avant un diner sur le célèbre Spirit of Chicago un bateau restaurant offrant une croisière le long du port et une combinaison de spectacles et de musique.Un voyage outre-Atlantique réussi grâce aux familles d’accueil et à la motivation de Hede Horne, présidente Kenoshane des villes jumelées et du maire Keith Bosman. Juste avant cette visite et comme pour mettre l’eau à la bouche aux Douaisiens, c’est le groupe Golden Strings qui avait fait le voyage jusqu’à Douai pour un concert. [Note 7]

Retour d’ascenseur en 2010 puisque 17 américains furent accueillis à Douai au moment des traditionnelles fêtes de Gayant. Pour rappel Gayant est le géant porté symbole de la ville de Douai et est inscrit au patrimoine culturel de l’UNESCO. Avec sa femme et ses trois enfants il est fêté tous les ans lors d’une procession à Douai et ce depuis 1479. La procession rendrait hommage à Saint Maurand qui aurait sauvé la ville alors bourguignonne de l’assaut des troupes françaises le 16 juin 1479. La célébration ne fut interrompue que par la révolution et les guerres et existe sous sa forme actuelle depuis 1954. [Note 8]

Lors de ce séjour, les Kenoshans purent découvrir le patrimoine de Douai en visitant notamment l’école d’art et le musée de la chartreuse ainsi que l’incontournable Beffroi. La région fut également à l’honneur avec le centre minier de Lewarde  tandis que Kenoshans et Douaisiens se rendirent à Paris le 21 juin. L’occasion d’une croisière sur la Seine, de monter en haut de la Tour Eiffel, et d’assister aux concerts de la Fête de la Musique. Un rendez-vous réussi comme l’a exprimé le maire de Kenosha Keith Bosman qui s’est également mis au travail avec le maire de Douai, Jacques Vernier, afin d’évoquer des sujets comme les transports où la mutualisation des moyens avec les villes voisines. Un bon moyen d’échanger les idées et les bonnes pratiques de part et d’autre de l’Atlantique. [Note 9]

 

Un jumelage solide dont les habitants de Keno ont un souvenir quotidien. En effet, Kenosha possède sa place de Douai sur laquelle se trouve une fontaine offerte par la commune française.

Côté jumelage en ligne, chacune des deux villes présente brièvement ses jumelages sur son site internet. Un aspect virtuel dont le développement pourrait être particulièrement intéressant au vu de la distance.

 

 Quentin Boulanger

Co-fondateur de Jel - JumelagesEnLigne

 

[Note 1] : http://archives.ville-douai.fr/4DCGI/Web_VoirLaNotice/34_01/6Fi9/ILUMP30548

[Note 2] : http://www.kenosha.org/mayor/sister_cities.html

[Note 3] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kenosha

[Note 4] : http://www.kusd.edu/about/kenosha-book.pdf

[Note 5] : http://www.ville-douai.fr/index.php/Jumelage?idpage=103&idmetacontenu=4355

[Note 6] : Quinze Douaisiens sont revenus ravis de Kenosha, la ville des USA jumelle de Douai, La Voix du Nord, 24/08/2009

[Note 7] : L’orchestre Golden Strings de Kenosha fait halte dans la cité de Gayant, La Voix du Nord, 30/06/2009 : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2009/06/30/article_l-orchestre-golden-strings-de-kenosha-a.shtml

[Note 8] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gayant 

[Note 9] : Une délégation américaine de Kenosha de passage dans la cité de Gayant, La Voix du Nord, 29/06/2010 : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2010/06/29/article_une-delegation-americaine-de-kenosha-de.shtml

Du 2 au 4 août, un weekend entre culture et festival dans le Nord

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Cette semaine Nord Europe vous conseille des événements dans le Nord mais aussi un festival au caractère international en Belgique. 

     D’est en ouest dans le Nord :

Dans l’Avesnois c’est à Aulnoye-Aymeries qu’il faut être.  Ceux qui nous lisent connaissent déjà la commune de la Sambre pour son jumelage avec Beit Sahour en Palestine. De vendredi à dimanche, c’est pour une toute autre raison que la ville a attiré l’attention de l’équipe de Nord Europe qui vous recommande chaleureusement le festival des Nuits Secrètes. Reggae, Electro, et Pop seront notamment de la partie pendant trois jours de festival que les organisateurs veulent placer sous le signe de la paix et de la communion. Olivier Connan, directeur artistique du festival présente celui-ci comme un festival très accessible (certains concerts gratuits et train à un euro) et avec des concerts exclusifs dans la région comme ceux de Rokia Traoré, la reformation des Innocents, Orelsan, où la seule date en France des Polyphonic Spree. [Note 1]

Plus d’informations sur : http://www.lesnuitssecretes.com/festival/

Comme alternative ou complément et pour découvrir un élément du patrimoine régional, c’est à Bavay (près de Maubeuge) que nous vous proposons de vous rendre pour un film documentaire. Dimanche 4 aout à 15h au forum antique de cette commune fondée par les romains, apprenez en plus sur la Pierre Bleu, élément présent dans de nombreux édifices à travers le film « L’Or Bleu de la Vallée du Marbre »

Inscription obligatoire auprès de la Maison du Patrimoine et du Tourisme de Bavay. (03 27 63 79 23, maisonpatrimoine@wanadoo.fr)

Du côté de l’aire métropolitaine lilloise Nord Europe vous suggère l’exposition Natures Artificielles à Lille. Cette exposition dans le cadre de Lille 3000 est visible à la gare Saint Sauveur jusqu’au 11 août et vous invite à découvrir les œuvres de 27 artistes internationaux qui présentent une vision du réel transfigurée par l’influence de l’Homme.

Trouvez tous les renseignements sur : http://www.lille3000.eu/gare-saint-sauveur/ete-2013/expositions

Enfin sur la Côte d’Opale pourquoi ne pas se rendre à Bray Dunes où après un après-midi de détente à la plage vous pourrez profiter du festival Musique en Crépuscule qui vous offre des concerts pour tous les goûts chaque jour jusqu’au 25 août.« Une ambiance festive et familiale, où tout le monde y trouve son compte » pour Yannick Vanhée, responsable de l’Office de Tourisme. [Note 2]

Pour le détail des concerts, c’est ici : http://www.bray-dunes.fr/portail2013/culture_festif/crepuscule/index

     Chez nos amis belges

De l’autre côté de la frontière où l’été est chargé en festival, c’est à Namur que nous vous conseillons vivement de vous rendre pour le festival Esperanzah. Du 2 au 4 août à l’abbaye de Floreffe vous pourrez passer du bon temps avec des concerts de musique du monde avec des têtes d’affiche de renom, des spectacles de rues, des films et bien d’autres activités. Alors n’hésitez pas !!

Informations et programmation sur : http://www.esperanzah.be/

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL - JumelagesEnLigne

 

[Note 1] : R. De Ridder et M. Escamilla, Nuits secrètes J-5 : reggae, electro et bien d’autres bonnes surprises musicales à Aulnoye-Aymeries, La Voix du Nord, 28/07/2013

[Note 2] : http://www.lepharedunkerquois.fr/actualite/Sortir/2013/07/22/un-mois-de-concerts-a-bray-dunes.shtml

 

 

 

 

 

 

 


Dunkerque – Rostock (Allemagne) : la mer comme trait d’union

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rostock

Les deux villes portuaires de Dunkerque et Rostock, en Allemagne coopèrent depuis 1959 et sont officiellement jumelées depuis  1972

Le lien entre Dunkerque et Rostock est étroitement liéà la mer. Ainsi la position de ces ports (ouverture sur l’Atlantique, l’Angleterre et l’Europe du Nord Ouest d’une part, sur la Baltique et l’Europe du Nord de l’autre) a été le creuset de l’identité de la population des deux villes. Un passé partagé et des intérêts communs font de ce jumelage une évidence.

Nous revenons dans cet article sur l’histoire croisée des communes avant de détailler le développement d’un jumelage qui fut parmi les premiers à dépasser le rideau de fer, et d’en dresser le bilan et les perspectives actuelles.

 

 

            D’une histoire comparable à une identité commune

Le troisième port industriel français et le second port allemand sur la Baltique possèdent une identité forgée par leur situation stratégique.

                  Dunkerque : lieu de toutes les convoitises jusqu’au XXème siècle

Le port nordiste a bien grandi. De village de pêcheur possédant une église au milieu des dunes, Dunkerque est désormais le 3ème port commercial français. Cette croissance est symbolique de la position stratégique de la ville qui fut un atout pour son développement mais aussi une source historique de conflits qui ont marqué les dunkerquois. En témoigne le statut de Jean Bart comme symbole de la ville où le rôle de Dunkerque lors des deux guerres mondiales. 

Dès la fin du XIIIème siècle le jeu de pouvoir entre la France, la Flandre et l’Angleterre se met en place et Dunkerque devient un lieu stratégique pour le contrôle de la Manche. Lors de la guerre de Cent Ans, la Flandre qui vit du commerce avec l’Angleterre se rallie aux voisins d’outre manche et Dunkerque devient le lieu privilégié où accostent les navires britanniques. La ville grandit alors à vue d’œil et est entièrement tournée sur le commerce. C’est à cette époque que naitra le fameux carnaval qui venait originellement célébrer le départ en mer des pêcheurs à la morue.

La ville connaitra en parallèle un essor culturel et artistique, étant par exemple la ville de naissance du poète et dramaturge flamand Michel de Swaen.

Plus tard, au XVIème siècle, Charles Quint entre triomphalement à Dunkerque qui va se retrouver, comme ville flamande, impliquée dans le conflit qui oppose les Habsbourg d’Autriche au roi de France. Cela marquera le début de la période corsaire de Dunkerque puisque, pour faire face aux attaques des corsaires français et protéger les navires de pêche le magistrat de Dunkerque décida d’armer des bateaux de course.

C’est également ce siècle qui verra la fameuse « folle journée » connue de tous les dunkerquois. Le 25 juin 1658 la ville sera successivement espagnole, française, puis finalement anglaise. C’est 4 ans plus tard que Louis XIV rachètera la ville qui deviendra définitivement française. Les fortifications de Vauban et l’efficacité des corsaires rendront la ville imprenable. C’est à cette époque que Jean Bart remporta la bataille du Texel en 1694, forçant un blocus britannique et évitant la famine à la France.

L’histoire troublée de la ville se poursuivra lors de la révolution et la cité de Jean Bart continuera son essor sous l’impulsion de Jean-Baptiste Trystram qui agrandit le port et Gaspard Malo qui crée une station balnéaire au XIXème siècle. Au XXème siècle Dunkerque fut le lieu d’évacuation des troupes française et anglaise en 1940 lors de l’opération Dynamo. Elle subira nombre de bombardements qui, comme sa jumelle Rostock, la détruisirent en majorité.  C’est grâce à l’industrie sidérurgique, à son port et au tourisme que la ville se redressera jusqu’à redevenir une plaque tournante du commerce maritime. 

                  Rostock : de la ligue hanséatique à l’industrie aéronautique

Rostock est pour sa part, le second port allemand sur la Baltique et a connu son âge d’or en tant que port de la ligue hanséatique. La cité fondée au XIème siècles par les Polabes, un peuple slavophone, devint en effet le plus grand port de la Hanse. Ville riche, lieu de construction des navires voguant sur la Baltique, elle fut le lieu de fondation de la plus ancienne université d’Europe du Nord dès 1419.

Mais si la situation maritime stratégique de Rostock et sa proximité avec le Danemark et la Scandinavie permirent son essor, elles furent également à l’origine de son déclin. Dès le XVIème siècle des luttes de pouvoirs internes et l’envie des puissances extérieures allaient amorcer une période de conflits. Suédois et danois occupèrent la ville lors de la guerre de Trente ans puis au début du XVIIIème siècle; tandis qu’elle fut le lieu d’une bataille stratégique pour Napoléon. 

Ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle que la ville allait renaitre de ses cendres grâce à l’industrialisation. Rostock allait alors redevenir un haut lieu de la construction navale puis, de part son expertise en ingénierie, le berceau de l’industrie aéronautique allemande. Après la guerre, Rostock allait être le premier port de RDA grâce à une reconstruction rapide.

C’est au regard de ce passé maritime et conflictuel partagé que la ville hanséatique et la cité nordiste allaient ouvrir leur coopération à la fin des années 1950. Villes universitaires tournées vers l’extérieur, lieux de culture et de sport dotées d’un patrimoine maritime commun leur coopération n’a pas faibli jusqu’à aujourd’hui.

                  Un jumelage entre réalisme et romantisme

Ce passé similaire fait du jumelage entre les deux ports une coopération logique. A une identité historique similaire forte sur laquellle s’appuyer s’ajoutent des préoccupations comparables qui favorisent un présent dynamique et un futur prometteur.

Cette dialectique entre passé et futur ressort clairement d’un conseil commun organisé en 2007. A cette occasion Roland Methling, le maire de Rostock, présentait le jumelage en ces mots : « Nous avons beaucoup de points communs. Une histoire qui remonte au Moyen Âge, une université qui est la fierté de la ville et un port dynamique. » La base idéale à des échanges culturels, citoyens, politiques, et économiques.

A ce patrimoine s’ajoute un pragmatisme certain qui donne une substance supplémentaire au jumelage. Dunkerque est pour Rostock une porte sur l’Atlantique, la ville hanséatique est pour la cité de Jean Bart une ouverture sur l’Europe du Nord. C’est ce qu’exprimait d’ailleurs lors de ce même conseil le président du port autonome monsieur Daniel Deschodt. Ce fut également l’occasion pour Michel Dellebarre, maire de Dunkerque, et son homologue allemand, de saluer le travail de l’association portant le jumelage : le comité Dunkerque-Rostock fondé en 1964 par Jean Coelenbier et qui est depuis devenu association Dunkerque – Rostock – Krefeld.  [Note 1] 

            Le jumelage d’hier à demain : ambition politique, solidarité, culture, et jeunesse

                  L’origine du jumelage : mer et échanges au service de la réconciliation européenne

Le jumelage entre la communauté urbaine et la ville de Rostock est né des échanges développés entre les employés du port de Dunkerque et les marins de Rostock en escale. Dockers et gens de mer tissèrent ainsi des liens qui ne tardèrent pas à prendre une tournure plus officielle lorsqu’en 1959 le maire de Rostock proposa à Gaston Timarche, maire de Saint-Pol, une coopération entre les deux villes.

Cependant, la RDA n’étant pas reconnue, le jumelage était impossible et la coopération ne pouvait passer que par une association. C’est ainsi que sous l’influence de Aimé Bizet fur créée en 1964 le comité Dunkerque Rostock. Ce professeur, qui fut travailleur forcé en Allemagne lors de la guerre noua à cette occasion des liens avec des travailleurs allemands dont il loua la solidarité. Vingt ans plus tard, il fut un moteur des échanges avec l’Allemagne, contribuant à combattre le sentiment antiallemand dans le dunkerquois. Dès 1963, il emmena étudiants et lycéens à Thuringe pour les vacances de Pâques, un événement qui allait devenir un rendez-vous annuel incontournable ; Rostock assurant l’hébergement et Dunkerque l’encadrement.

Très rapidement, le travail du Comité allait aboutir à la signature d’une charte d’amitié entre son président Charles Broucke (également maire de Leffrinckoucke) et Rudi Fleck, maire de Rostock dès mai 1964. A partir de ce moment le travail pour créer des liens d’amitié n’allait plus faiblir, le comité organisant chaque année des colonies de vacances, des échanges entre dunkerquois et rostockois de même profession afin de partager leurs expériences, des expositions, etc…

                  Les années 70, tournant pour le jumelage 

Au niveau de la perception de l’Allemagne par les dunkerquois le voyage de 1968 marque un tournant. Ce qui frappe n’est plus la différence entre français et allemands mais la frontière entre la RFA et la RDA. Il s’agit de l’opposition de deux visions du monde mais pas de deux populations puisque les participants ne manquent de souligner l’hospitalité des habitants de Rostock. A partir de là, l’enjeu ne sera plus la réconciliation franco-allemande mais la réunification d’une Allemagne et d’une Europe coupées par le rideau de fer.

C’est alors tout naturellement que Dunkerque va choisir de développer, en parallèle de sa coopération avec Rostock, un jumelage avec Krefeld, ville de RFA afin de contribuer, à son niveau, au dialogue entre les deux Allemagnes. Cet effort est toujours visible aujourd’hui, puisque le comité Dunkerque – Rostock est devenu association Dunkerque – Rostock – Krefeld.

Nord Europe reviendra dans un prochain article sur ce second jumelage conclu en 1974. Continuez donc à nous suivre et visiter notre site régulièrement.

Le second tournant est la reconnaissance de la RDA par la France en 1972, ce qui permettra l’institutionnalisation du jumelage. Sentant le changement de climat, la communauté urbaine de Dunkerque présidée par Albert Denvers avait pris les devants. En 1970, les comités d’amitié avaient ainsi rédigés un accord de partenariat et fait le bilan de la coopération. Ils soulignaient notamment le rôle des échanges pour la propagation de la vérité sur la RDA et pour la paix en Europe. En 1972 ce sont le président Denvers et le maire de Rostock Heinz Kochs qui signaient une déclaration d’amitié et de coopération, officialisant ainsi des liens jusqu’alors informels. Précédent cette officialisation, une semaine de l’amitié France-RDA se déroulait à Dunkerque et célébrait les liens entre la cité de Jean Bart et la ville hanséatique.

La fin des années 70 et les années 80 marquent une période difficile, les échanges étant pour des raisons pratiques difficiles à mettre en œuvre. Malgré cela, les liens perdureront comme l’illustre une exposition sur la gravure allemande organisée à Gravelines en 1982 avec la coopération du musée d’histoire des civilisations de Rostock. Le jumelage survivra également à la réunification et saura trouver un nouveau dynamisme au début des années 2000.

Pour plus d’information sur l’histoire du jumelage, Dunkerque a publié en 2007 un document très complet retraçant le jumelage depuis ses origines et qui est consultable via les archives informatisées.  [Note 2]  

                  Le jumelage aujourd’hui : culture, jeunesse, et coopération citoyenne 

La forme actuelle du jumelage est le résultat des nouveaux accords de jumelages signés en 2000 par les maires Michel Dellebarre et Arno Pöker. Une coopération tournée vers l’avenir qui est bien résumée par Fernand Fontecave, président de l’association Dunkerque – Rostock – Krefeld :

« Après les colonies de vacances de jeunes envoyés à Rostock durant les étés des années soixante et soixante-dix, les échanges portent actuellement sur des rencontres d'artistes peintres, de musique avec la chorale de la Jeune France et également des jeunes adultes handicapés car, et c'est le but de nos échanges, nous sommes tous amenés à vivre ensemble. »[Note 3]

Depuis, les dunkerquois participent régulièrement au festival du cirque Fantasia de Rostock dont les membres participent réciproquement au festival de la « Mouette rieuse ». A cet aspect culturel très dynamique comme nous le détaillerons ci après s’ajoute une coopération scolaire poussée. L’université du littoral est ainsi partenaire de l’université de Rostock tandis que des échanges ont régulièrement lieu entre le lycée de l’Europe et le Goethe Gymnasium. [Note 4]

                  Retour sur les faits marquants des six dernières années : 

Depuis 2007 et « Dunkerque l’Européenne », la coopération culturelle entre Dunkerque et Rostock bat son plein. C’est ainsi que dans le cadre de Dunkerque l’Européenne, la cité de Jean Bart a pu accueillir une exposition commémorant le jumelage. Participèrent également aux festivités la chorale Shantykor à l’occasion de la Citadelle en Bordées où le cirque Fantasia de Rostock pour un spectacle dans les rues de Petite-Synthe. Du côté plus formel, la ville de Rostock participa à un séminaire sur l’enseignement des langues. [Note 5] Ce fut également l’occasion pour les maires des deux communes de renouveler les vœux de jumelage.

En 2008, ce sont des artistes dunkerquois qui se rendirent en Allemagne autour d’une exposition mettant en valeur le patrimoine portuaire commun aux deux villes. Ce séjour souligne la vitalité de ce type d’échange avec des artistes « sur la même longueur d’onde » qui réalisent un travail permettant à la fois de faire « avancer le travail artistique » et de maintenir le lien, la connexion entre les deux villes.  C’est ce que soulignait notamment le président de la Plate Forme Marc Dumoulin, mettant en avant l’importance du soutien des pouvoirs publics locaux. [Note 6]

En 2009, et comme en échos aux célébrations des 20 ans de la chute du mur de Berlin, le franco-allemand fut également bien présent. A Petite-Synthe, commune de la communauté urbaine de Dunkerque, les collégiens furent au centre de la commémoration. Sous l’initiative de la maison de l’Europe présidée par Gracienne Damman chaque classe des collèges Jean Zay et Lucie Aubrac réalisa des dessins qui furent apposés à un mur reconstitué sur le parvis de la mairie et symboliquement détruit le jour des 20 ans de la chute du mur, le 9 novembre. [Note 7]

Deux ans plus tard, en 2011, Dunkerque accueilli l’exposition Klaps, fruit d’une coopération commencée en 2007 par la Plate-Forme, une association dunkerquoise, et l’école des beaux arts de Rostock. Avec le soutien de la communauté urbaine, es artistes allemands purent venir exposer leurs œuvres dans le Nord. Une coopération artistique transfrontalière que la Plate-Forme entend bien poursuivre et élargir.

Enfin et comme un retour aux sources, la mer est au cœur de la relation entre les deux ports en cette année 2013. Dans le cadre de Dunkerque capitale régionale de la culture, Rostock n’a pas été oublié. Un des hauts lieux de cette année d’événements est ainsi le cargo culturel Stubnitz baséà Rostock et qui a accueilli jusque mi-juillet nombre de concerts, conférences et expositions. Les artistes de la ville hanséatique sont également bien représentés au sein de diverses expositions. 

L’illustration la plus flagrante de ce retour à la mer est certainement le projet « Ohé la Jeunesse » porté par l’Ofaj (office franco allemand pour la jeunesse) et organisé par Communauté Urbaine de Dunkerque avec le soutien de la région, du Europäisches Integrationszentrum de Rostock, de l’école de la 2ème Chance de la Côte d'Opale
et l’AWO-Sozialdienst de Rostock. Ce projet qui s’est déroulé en juillet a permis à un groupe de jeunes français et allemands de vivre une expérience interculturelle très forte en passant du temps à Rostock avant de rejoindre Dunkerque à bord du voilier J.R. Tolkien. Un trajet permettant de prendre conscience d’une amitié commune renforcée par une histoire maritime partagée, comme le présente le site de l’Ofaj sur lequel vous pouvez trouver plus d’informations. [Note 8]

                  Avenir du jumelage et jumelage en ligne

Le site de la ville de Dunkerque présente brièvement chacun de ses jumelages. On peut également y trouver des informations sur certains projets du passé en fouillant les archives. Du côté allemand Rostock est jumelé avec de nombreuses communes et présente également chaque jumelage sur son site internet.

Etant donné la relation trilatérale qui existe avec Rostock et Krefeld, le développement d’outils en ligne présente un potentiel certain pour faciliter les échanges, mutualiser les efforts et développer des initiatives communes. Cette mise en commun des efforts encouragée par Nord Europe pour renforcer le dynamisme du jumelage entre de plus dans la stratégie internationale de Dunkerque, en tant que ville au cœur du GECT (groupement européen de cohésion territoriale) Flandre Occidentale – Dunkerque – Côte d’Opale et dont un des objectif est la mise en réseau de ses membres.

Les occasions pour la coopération physique ne manquent pas entre ces deux villes de sport et d’histoire que sont Dunkerque et Rostock. Premier exemple autour du sport où le handball est populaire et où le cyclisme connaît dans chaque ville un engouement certain (4 jours de Dunkerque, le sprinter André Greipel étant originaire de Rostock…). Autour de la culture, le carnaval, les géants, le patrimoine maritime sont autant d’éléments autour desquels les habitants peuvent se retrouver. Au vu de l’enthousiasme suscité par la récente escale à Dunkerque d’une partie des navires de la Grande Armada de Rouen, des échanges autour du Hanse Sail (un rassemblement annuel de grands voiliers et bateaux musées à Rostock) pourraient par exemple être prometteurs. Le jazz est un autre domaine de coopération culturelle possible, Rostock accueillant un festival annuel et Dunkerque étant un centre régional pour ce genre musical.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL – JumelagesEnLigne

 

Image: drapeaux de Rostock et de l'Allemagne

 

[Note 1] : Dunkerque et Rostock regardent l’avenir dans la même direction, La Voix Eco, 03/10/2007 http://www.lavoixeco.com/actualite/Bassins_d_emploi/Littoral/Dunkerquois/2007/10/03/article_dunkerque_et_rostock_regardent_l_avenir.shtml

[Note 2] : Dunkerque – Rostock – Krefeld : un demi siècle d’échange franco-allemands.   http://www.ville-dunkerque.fr/culture/les-archives-municipales/dunkerque-rostock-krefeld-un-demi-siecle-dechanges-franco-allemands/

[Note 3] : Dunkerque – Rostock, déjà un demi-siècle, La Voix du Nord, 30/10/2009 http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Dunkerque/actualite/Secteur_Dunkerque/2009/10/30/article_dunkerque-rostock-deja-un-demi-siecle.shtml

[Note 4] :http://ec.europa.eu/france/pdf/20ans-dunkerque-et-rostrock_fr.pdf

[Note 5] : http://www.ville-dunkerque.fr/espaces-dedies/presse/dossiers-de-presse/dunkerque-leuropeenne-2007/calendrierprogramme/

[Note 6] : De Rostock à Bamako, Le Journal des Flandres, 29/06/2011 http://www.lejournaldesflandres.fr/actualite/Sortir/2011/06/29/de-rostock-a-bamako.shtml

[Note 7] : Dunkerque – Rostock, déjà un demi-siècle, La Voix du Nord, 30/10/2009 http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Dunkerque/actualite/Secteur_Dunkerque/2009/10/30/article_dunkerque-rostock-deja-un-demi-siecle.shtml

[Note 8] : http://50ans.ofaj.org/50projekte/ohe-la-jeunesse

 

 

Une passion, une découverte, un jumelage pour Cambrai et Esztergom (Hongrie)

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Cambrai_Esztergom

Chef lieu et centre urbain du Cambrésis, Cambrai a hérité de sa longue histoire, débutée comme capitale des Nerviens vers la fin de l’empire romain, un patrimoine culturel et architectural très riche. [ Note 1]

L’Histoire à la source du jumelage

De par son patrimoine, l’ancienne cité drapière de 32584 habitants fut la première du département du Nord à obtenir, en 1992, leprestigieux label Ville d’art et d’histoire décerné par le Ministère de la Culture et de la Communication. [Note 2] Ce label qualifie les territoires qui s’attachent à l’appropriation et la connaissance par leur population de leur architecture et de leur patrimoine au sens large, c’est-à-dire tous les éléments qui contribuent à forger l’identité d’une ville. La devise de la ville « Fière de son passé, sure de son avenir » résume d’ailleurs bien cette volonté d’appropriation du patrimoine par les cambrésiens.

C’est donc naturellement que ce haut lieu d’art et de culture du Nord s’est tourné vers l’Europe pour faire connaître ses richesses, et en découvrir d’autres.

En 1992 un jumelage a ainsi été conclu avec la ville hongroise d’Esztergom. Ville importante qui dénombre 31 000 habitants, Esztergom fut la capitale du royaume du Hongrie jusqu’au XIIIème siècle et est aussi connue pour abriter la magnifique cathédrale Saint-Adalbert. Porté par l’association Cambrai-Esztergom-amitié[Note 3], présidée par Gérard Tournay jusqu’en 2013 et aujourd’hui par Pierre Mériaux [Note 4], le jumelage est très dynamique.

Alors qu’il a fêté en février 2010 son vingtième anniversaire, deux invités de marque se sont greffés à la cérémonie. Jacques Legendre et Tibor Simon, respectivement maires de Cambrai et d'Esztergom à l'époque de la conclusion du jumelage en 1992, étaient ainsi présents. L’occasion de se remémorer les origines du jumelage.

Tout a en effet débuté après qu’un spécialiste hongrois du Moyen-Âge, un certains professeur Gerevich, argua détenir la preuve que Villard de Honnecourt s’était rendu en Hongrie. Ce maître d’œuvre du début du XIIIème siècle, natif comme patronymique l’indique de Honnecourt sur Escaut, à côté de Cambrai, est notamment célèbre pour son Carnet qui est aujourd’hui conservéà la Bibliothèque nationale. Ce recueil regroupait 250 croquis d’architecture, des plans de machines à mouvement perpétuel, des planches naturalistes. Ces croquis semblent confirmer la recherche du professeur Gerevich et indiquer que Villard aurait contribué vers 1235 à l’édification de la cathédrale de Košice, au sud de la Hongrie.

Des traits culturels et identitaires partagés comme source d’échanges dynamiques

Une association se dédie alors à cette question historique. Les contacts se nouent jusqu’à accoucher d’un jumelage né d’une passion commune pour l’histoire et de points communs autour desquels fédérer les échanges. [Note 5]

Le choix d’Esztergom a été murement réfléchi afin d’assurer des échanges dynamiques et productifs. Le maire de Cambrai recherchait en effet une cité semblable à celle de Cambrai et la commune du Danube ; de par sa taille, le nombre d’habitants, son histoire, et des éléments touristiques et religieux, était toute indiquée. Esztergom, tout comme Cambrai, fut par exemple un haut lieu du catholicisme puisqu’elle fut le siège de l’évêché de Hongrie et capitale ecclésiastique du pays jusqu’à la prise de la ville par les Ottomans en 1543. Ce n’est qu’au XIXème siècle que l’Eglise y fut rétablit et la cathédrale Saint Adalbert édifiée, Franz Liszt, célèbre compositeur hongrois, y composant une messe pour son inauguration. Cela illustre un patrimoine musical liéà l’Eglise qui rapproche les deux villes. En effet, Cambrai, siège d’un évêché, accueillit au Moyen-Age de nombreux compositeur tels que le flamand Guillaume Dufay.

Exigence de la ville nordiste, associer au maximum les citoyens au jumelage. Une démarche qui entre dans la logique d’appropriation du patrimoine mentionnée par ailleurs et la construction d’une citoyenneté européenne de fait.

Les jalons culturels posés, vont tout d’abord se développer des échanges scolaires soutenus financièrement par l’association. En 2011, c’est sur les courts de tennis que s’est concrétisé ce jumelage. Le club de tennis de Proville, voisin de Cambrai a accompagné l’association Cambrai-Esztergom-Amitié lors d’un voyage du 8 au 15 Juillet en Hongrie. L’occasion de partager un moment sportif. [6] Ce voyage fut également particulièrement émouvant. Deux cambrésiens, Edmond Matula et Isabelle Mériaux, à l’origine du voyage, espéraient en effet retrouver une partie de leur famille hongroise perdue de vue. Ce fut chose faite grâce aux longues recherches menées par l’association qui a permis à des membres d’une même famille, séparés par près de 1500 kilomètres, de se retrouver grâce au jumelage des deux villes. L’année qui suivit, en juillet, une quarantaine de hongrois firent le chemin inverse, symbole d’un jumelage qui continue de vivre grâce à la passion commune des habitants des deux villes.

 

 

Note 1 : http://www.villedecambrai.com/decouverte/historique.html

Note 2 : http://www.villedecambrai.com/decouverte.html

Note 3 : http://300gp.ovh.net/~sitecoll/cambrai_amitie/site.php?rubrique=477&article=119

Note 4 : La Voix du Nord, 24/01/13, « Cambrai Esztergom : Pierre Mériaux prend la présidence de l'association » : http://www.lavoixdunord.fr/region/cambrai-esztergom-pierre-meriaux-prend-la-presidence-de-jna13b0n979960

Note 5 : La Voix du Nord, 15/02/2010, « Le jumelage entre Cambrai et Esztergom a 20 ans : merci Villard de Honnecourt ! » : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/Cambrai/2010/02/15/article_le-jumelage-entre-cambrai-et-esztergom-a.shtml

Note 6 : La Voix du Nord, 09/02/2012, « « Cambrai - Esztergom Amitié» renoue aussi les liens entre la Hongrie et ici », http://www.lavoixdunord.fr/region/cambrai-esztergom-amitie-renoue-aussi-les-liens-entre-la-hongrie-et-ici-jna13b0n275709

Un weekend la tête dans les étoiles avec NordEurope

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Ce weekend se déroulera la 23eme Nuits des Etoiles.

Une occasion pour petits et grands de découvrir et profiter de la Voie Lactée, que la pollution lumineuse ne rend que trop peu visible. A travers tout le département, des événements vous permettent de reprendre le temps de regarder le ciel, d’apprendre à utiliser un télescope en compagnie de passionnés, de découvrir ou faire découvrir les étoiles à vos enfants, ou tout simplement de passer une soirée agréable.

 

Dans la métropole lilloise, c’est à Villeneuve d’Ascq que nous vous suggérons de vous rendre vendredi et samedi. Au programme de ces deux jours animés par le CARL (club d’astronomie de la région lilloise), ou plutôt soirées qui débuteront à 19h, des photos du télescope géant Hubble seront exposées et commentées à la ferme du Héron tandis qu’un système solaire à l’échelle permettra aux visiteurs, et grâce à l’éclairage de Patrick Gressier, de se rendre compte de la taille de l’univers. Puis, bien évidemment s’en suivra une observation de la voûte céleste en utilisant les télescopes mis à disposition afin de découvrir les constellations et objets célestes. Enfin, pour les plus jeunes, le Forum des sciences organisent des séances de planétariums pédagogiques adaptés à différents âges tandis que le CARL propose aux enfants d’observer le soleil. [Note 1]

 

Du côté de la côte d’Opale c’est au Palais de l’Univers et des Sciences de Cappelle-la-Grande que nous vous conseillons d'aller. Du 9 au 11 août, les journées et soirées proposent des activités pour tous les goûts. Au programme, découverte des comètes, des spectacles pour enfants, ou un retour sur le mystère de Sirius ; l’étoile la plus brillante du ciel et qui aurait… changé de couleur. Des journées aux colorations internationales et historiques également avec un échange sur l’astronomie des Anciens. Au départ source de mythes, les civilisations anciennes élevèrent rapidement l’astronomie au rang de science. L’occasion d’en apprendre plus sur Stonehenge, la cosmogonie maya et sa fin du monde avortée, où l’astronomie chinoise.  Et bien sûr, les expositions permanentes seront ouvertes et des séances spéciales de planétariums organisées ainsi que des ateliers d’astronomie. Et pour mettre toutes ces connaissances en pratiques ; observations solaires et célestes si  le temps le permet. [Note 2] Et puisque vous êtes à côté profitez-en pour aller à Dunkerque où le festival de la Mouette Rieuse fête ses 20 ans. De nombreuses animations théâtrales, de la musiques et des spectacles de rue (avec acrobaties et jonglerie notamment) vous seront proposés sur les plage de Dunkerque et Bray Dunes. Un festival qui fait aussi vivre le jumelage puisqu’une compagnie de Rostock y participe régulièrement. [Note 3]

 

De l’autre côté du département, après un tour au forum antique de Bavay pour une exposition, pourquoi ne pas rester sur place. [Note 4] Toute la soirée, le forum propose différentes activités permettant de connaitre le ciel et organisera, si le temps le permet, une soirée d’observation.

Une alternative se trouve dans le cambrésis où après une visite nocturne (le vendredi à 20h30, départ 48 rue de Noyon) avec un guide et des comédiens qui réveilleront par des spectacles  le Cambrai d’autrefois ; la cité drapière évoquée dans notre article sur le jumelage avec Esztergom, nous vous proposons de poursuivre la soirée en allant observer le ciel en dehors de la ville. [Note 5] A quelques dizaines de kilomètres, prenez la voiture jusqu’au foyer rural de Hamel où le club d’astronomie de la MJC de Douai vous accueillera pour une belle observation. [Note 6]

 

Si les événements évoqués sont trop loin de chez vous, nous vous invitons à consultez la carte disponible sur le site de l’association française d’astronomie pour toutes les manifestations dans la région et en Belgique, comme à Mons par exemple : http://www.afanet.fr/nuits/Sites/carte.aspx

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL - JumelagesEnLigne

 

[Note 1] : La Voix du Nord, 05/08/2013, http://www.lavoixdunord.fr/region/trois-jours-le-nez-en-l-air-avec-la-nuit-des-etoiles-a-ia19b0n1458482

[Note 2] : la nuit des étoiles au PLUS, http://www.le-plus.fr/download/fichiers/newsletter/nde-2013.pdf

[Note 3] : http://www.dunkerque-tourisme.fr/fr/Le-Mag-Decouverte/Les-actus/Festival-de-la-Mouette-Rieuse-2013

[Note 4] : Hercule, un géant de 32m, star de l’expositiondu Forum antique de Bavay, Cathy Greig et Sami beloumi, La Voix du Nord, http://www.lavoixdunord.fr/region/hercule-un-geant-de-32cm-star-de-l-exposition-du-forum-ia23b44337n1457406 

[Note 5] : Visite-spectacle en nocturne,  http://www.tourisme-cambresis.fr/page-21293.html

[Note 6] : http://www.afanet.fr/nuits/Sites/Animation.aspx?num=11070

 

Un jumelage qui remonte la pente entre Wedel (Allemagne) et Caudry

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caudry - wedel

          Deux villes commerciales au passé riche

Caudry occupe une place spéciale dans le département du Nord. Si sa population moyenne, 14000 habitants, et sa position géographique ne sont pas ses atouts principaux, elle partage en revanche avec Calais le titre de capitale mondiale de la « dentelle de Calais », destinée à la haute-couture et au prêt-à-porter de luxe. On retrouve ainsi de la dentelle de Caudry sur les robes de Kate Middleton, la princesse britannique, ou encore dans des films très cotés sur la Croisette comme le récent « Gatsby le Magnifique ». [Note 1]  La ville a également reçu en 1995 le label « Ville et Métiers d'Art », qui veut mettre en valeur des savoirs faire artisanaux et un esprit français de création en récompensant les villes qui cherchent à promouvoir la richesse des métiers d’art dans leur ville. C’est dans ce cadre que Caudry a notamment édifié un musée de la dentelle. [Note 2] C’est forte de cette richesse patrimoniale que Caudry s’est tournée vers l’Europe.

Depuis 1964, un jumelage la lie avec la ville allemande de Wedel. Dotée de 32000 habitants, cette ville située sur la rive droite de l’Elbe reste assez peu connue. La commune du nord de l’Allemagne dut pourtant au Moyen-Âge une des plaques tournantes du commerce de bétail. C’est à cette même époque que les échanges avec la Flandre et l’actuel nord de la France se sont développés, le marché aux bêtes de Wedel attirant des négociants de la région. A l’image d’autres communes du Schleswig-Holstein, comme Risum-Lindholm, ville jumelle de Bousies, l’histoire de Wedel est également liée au Danemark et c’est sans surprise que la ville allemande est également jumelée à la commune danoise de Vejen. Enfin, au rang des choses à voir à Wedel, mentionnons la statue de Roland datant du XVIème siècle et qui trône sur la place du marché. Ce Roland n’est autre que le chevalier de Charlemagne porteur de Durandal et qui trouva la mort en repoussant les ottomans à Roncevaux. Il devint en Allemagne un symbole de résistance à l’oppression. Depuis, l’on trouve dans plusieurs villes allemandes, dont Wedel et Brême une statue du chevalier qui symbolise l’indépendance des villes face à la noblesse et rappelle l’autonomie civique et la liberté de commerce qui furent au cœur de l’essor du Saint Empire Romain Germanique.

          Un jumelage qui renait de ses cendres

C’est le comité de jumelage Caudry-Wedel, fondé en 1964 par une équipe de bénévoles de l'Amicale laïque de Caudry et placé sous la direction de Pierre Bazin qui a la lourde tâche de faire vivre ce jumelage. Cela fut notamment fait via l’accueil en France du « Jugenmusikkorps » de Wedel.

Après des années difficiles, un nouveau départ a été pris en 2009 [Note 3] par le comité qui fut présidé jusqu’en 2010 par Nicolas Lestringuez puis par Jean-Baptiste Duez.  Pour le plus grand plaisir du maire de Caudry, monsieur Guy Bricout, un nouvel élan a été donné aux échanges par la mise en place de différents projets. Pour mieux coordonner les actions, deux commissions ont été créées : la première, coordonnée par Pierre Hache, a en charge le développement des relations avec les jeunes (partenariat avec les écoles et l'association Avenir Jeunes). Nommé coordinateur de la seconde, Francis Derieux s'occupe des relations avec les associations locales, dont l'harmonie municipale.

En sus, suite à l’invitation de la commune allemande, une délégation s’est rendue fin juin 2009 à Wedel afin de renouer le contact. En 2010, avec la nomination de Jean-Baptiste Duez, les projets se sont multipliés. Outre un match de football franco-allemand organisé le 8 mai, un projet cycliste germait : relier les 750 kilomètres qui séparent Wedel de Caudry à vélo. Même si ce dernier n’a toujours pas vu le jour, les idées fleurissent de nouveau. [Note 4] En cette année 2013 une soirée bavaroise devrait être organisée pour la troisième fois, et la participation du comité de jumelage au marché de Noël de Wedel est envisagée.

En marge de la célébration du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, le comité a déclaré vouloir créer de nouveaux jumelages et ainsi faire souffler un vent de fraîcheur sur Caudry. Des contacts ont été noués avec la Hollande et l’Angleterre tandis que, comme un symbole du vent de modernisation qui souffle sur le jumelage Caudry-Wedel, le comité a décidé de se pourvoir d’un site internet. [Note 5]

 

Note 1 : La Voix du Nord, 18/05/2013, Claire Lefebvre  « De Kate Middleton à Gatsby, la dentelle de Caudry tisse sa toile ! » : http://www.lavoixdunord.fr/region/de-kate-middleton-a-gatsby-la-dentelle-tisse-sa-toile-ia0b0n1257986

Note 2 : Histoire de la ville de Caudry http://www.caudry.fr/fr/visiter-caudry/histoire-de-caudry.html

Note 3 : La Voix du Nord, 17/02/2009, « Un nouveau départ pour le comité de jumelage Caudry-Wedel » : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/De_Caudry_au_Cateau/2009/02/17/article_un-nouveau-depart-pour-le-comite-de-jume.shtml

Note 4 : La Voix du Nord, 03/05/2010, « Jean-Baptiste Duez, nouveau président du comité de Jumelage Wedel-Caudry » : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/De_Caudry_au_Cateau/2010/05/03/article_jean-baptiste-duez-nouveau-president-du.shtml

Note 5 : La Voix du Nord, 27/05/2013, : « Caudry : de nouveaux jumelages à l’étude pour le comité Caudry-Wedel » : http://www.lavoixdunord.fr/region/caudry-de-nouveaux-jumelages-a-l-etude-pour-le-ia14b45240n1279764

 

 

Auby – Czeladz : une histoire franco-polonaise de la mine au jumelage

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auby czeladz

La commune d’Auby, située au cœur du bassin minier, est jumelée depuis 1990 à la ville polonaise de Czeladz, dans la région historique de Petite Pologne (au sud du pays). Tout comme sa jumelle française, la commune a une histoire qui remonte au Moyen Âge. Mais c’est bien le passé industriel récent qui a été la pierre angulaire d’un jumelage ancien qui perdure aujourd’hui.

          Du Moyen-Âge au charbon : un passé au service des liens présents

Si les origines d’Auby remontent au XIIème siècle, c’est la révolution industrielle qui a fait les beaux jours de la commune. Des fouilles menées depuis 2002 font cependant reculer les origines de la ville de plusieurs centaines d’années puisqu’en 2009 les archéologues ont mis au jour une nécropole mérovingienne du Vème siècle. La commune a donc de quoi ravir les amateurs d’histoire. Il en est d’ailleurs de même pour Czeladz qui est une commune fondée au XIIIème siècle et sur le territoire de laquelle on peut toujours observer des fortifications et un patrimoine ancien.

Mais, c’est bien à partir du XIXème siècle que les communes se sont développées et, par la même occasion, les liens franco-polonais qui aboutiront à l’union d’Auby et Czeladz. Tout au long du XIXème siècle un nombre important d’industries lourdes va s’installer à Auby tandis qu’une mine de charbon ouvrira ses portes au début du XXème siècle. Malgré les restructurations des années 60 et 70, les traces de la révolution industrielle subsistent puisque la commune nordiste reste le lieu d’installation d’une des plus grandes raffineries de zinc au monde (l’usine les Asturies). Cette identité minière est également observable lors de la sortie des géants puisque la commune a récemment adopté la tradition flamande en créant ses géants, dont trois représentent les corporations des mineurs (Alphonse et Zulma), et des fondeurs de zinc (Zinc Zinc). [Note 1]

Du côté polonais, la ville de Czeladz qui était située dans la Silésie allemande à la fin du XIXème siècle voit s’ouvrir sur son territoire deux mines dont l’une, celle de Piaski, verra sa gestion reprise par une compagnie française au bout de quelques années.

Mentionnons également le poids des conflits politiques et sociaux sur l’identité des habitants des deux communes. Deux faits d’armes des habitants d’Auby sont notamment à noter. Lors de la seconde guerre mondiale, les mineurs d’Auby se mirent en grève, refusant d’extraire du charbon que l’armée allemande aurait pu mettre à profit, et menèrent des actions de résistance. Plus récemment, lors des difficiles restructurations industrielles des années 70 et notamment les fermetures d’usines liées au plan de rigueur de Raymond Barre, les habitants d’Auby et le maire Aldebert Valette vont héberger la fameuse radio libre de la CGT, radio Quinquin. La radio pirate démantelée en 1980 et dont le nom est un hommage à la chanson du poète lillois Alexandre Desrousseaux servait notamment d’outil d’information et de coordination des mouvements sociaux liés à la fermeture des sites sidérurgiques.

Entre la ville minière polonaise où un quartier français va croître (en témoignent la présence des rues Clemenceau ou Foch) et la commune française qui accueillit une forte immigration de mineurs polonais (aujourd’hui 10% des habitants ont une origine polonaise), le mariage semblait tout ce qu’il y a de plus logique.

          Le jumelage des années 70 à aujourd’hui

Si le jumelage ne fut officiel qu’en 1990 (comme visible sur le site de l’AFCCRE), il faut remonter 20 ans plus tôt pour retrouver la trace des premières collaborations. Tout comme le jumelage entre Dunkerque et Rostock, bien que pour des  motifs différents, la commune d’Auby va faire figure de précurseur en ce qui concerne la collaboration locale avec des villes de l’autre côté du rideau de fer. C’est sous l’impulsion d’Aldebert Valette, maire communiste élu en 1971 et de son adjoint d’origine polonaise, Jan Kaczmarek que les premiers échanges avec la Pologne vont prendre forme. Tenant compte de la proposition faite par le Consulat de Pologne d’ouvrir en 1973 une collaboration avec Czeladz, Jan Kaczmarek va être le pionnier qui donnera le la au jumelage. En 1976, il sera le grand instigateur d’une colonie permettant à des jeunes d’Auby de se rendre en Pologne et vice-versa. Cet événement reste encore en 2013 un temps fort annuel du jumelage.

Depuis, le jumelage n’aura de cesse de se solidifier et sera même gravé dans la pierre dans les années 80. Profitant du déplacement d’une délégation polonaise, Auby a ainsi inauguré en 1980 une rue de Czeladz. Trois ans plus tard, la commune française possédait elle aussi sa rue dans la ville de Silésie. Celle-ci reconnaissait également en 2001 le rôle fondamental de Jean Kaczmarek en donnant son nom à la maison de retraite. Dans les années 90, les échanges furent principalement institutionnels. Une initiative pour les 25 ans des premiers échanges est cependant notable. En 2001, monsieur Michel Flacheron, citoyen d’honneur de Czeladz, a ainsi parcouru à vélo les 1500 kilomètres qui séparent la ville du Nord de sa jumelle.

Chaque année est l’occasion d’événements divers, et la ville de Czeladz insiste bien sur ce fait. Du camp de vacances annuel, la coopération a étéétendue aux domaines scolaires, culturels, sportifs et implique les associations et clubs locaux. A noter également les échanges entre les pompiers des deux villes et les efforts pour diffuser la presse et des ouvrages polonais.  [Note 2]

Pour coordonner et planifier ces actions, les deux communes scellent annuellement un pacte de jumelage. En 2013, c’est dans la salle des mariages de la mairie, comme un symbole d’une union qui dure depuis 37 ans (le premier échange datant de 1976) que les maires des deux communes ont signé ce protocole. [Note 3] Ce document présente notamment les différents domaines de coopération, y compris, le temps fort de la colonie en juillet. Lors de ce séjour, les jeunes aubygeois ont pu découvrir la ville jumelle et ses environs et se familiariser avec la culture et l’histoire polonaise. Et puisque à la fois le Nord et la Silésie, Auby et Czeladz, ont été marquées par les conflits et l’industrialisation, des visites sur le thème de l’immigration liée à la mine ou de la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale sont deux éléments incontournables. [Note 4] Cette année, les participants ont notamment pu visiter Wroclaw, profiter de séances de planétarium, et découvrir la Pologne au fil de randonnées. [Note 5]

C’est échanges sont aussi à l’origine d’inspirations pour mettre en valeur le patrimoine local comme le montre le fait que la ville de Czeladz réfléchit actuellement au développement d’un musée de la mine sur le modèle de celui de Lewarde.

          La coopération locale au service de l’amitié France - Pologne

Le jumelage participe également plus largement au rapprochement franco-polonais. Depuis plusieurs années, les habitants de Czeladz sont en effet invités à Auby pour prendre part, avec le soutien du Service Municipale de la Jeunesse, aux célébrations du 14 juillet. De même les aubygeois sont invités à participer aux fêtes nationales polonaises, en particulier le  3 mai ; jour de la Fête Nationale de la Constitution qui célèbre la constitution de 1791, et le 11 novembre, Jour de l’indépendance.

Cette vision élargie est favorisée par le dynamisme des habitants qui œuvrent pour l’amitié franco-polonaise. six aubygeois sont citoyens d’honneur de Czeladz, y compris Halina Normand, présidente de l’association Amitié France – Pologne. Ce rôle dans le renforcement des liens est aussi visible au niveau politique puisqu’au début des années 80, l’ambassadeur de Pologne à Paris n’était autre qu’Eugène Kulaga, le fils d’un mineur polonais immigréà Auby et qui est né dans la petite commune nordiste.

Côté jumelage en ligne chacune des deux villes présente brièvement l’histoire du jumelage et les domaines de coopération. Le site d’Auby insiste également sur les colonies de juillet. Même si les informations sur les réalisations liées au jumelage et les projets sont peu nombreuses sur internet, la coopération franco-polonaise à Auby a de beaux jours devant elle.

 

Quentin Boulanger

Co-fondateur de JeL – JumelagesEnLigne

 

[Note 1] :http://www.auby.fr/histoire-3/l-industrialisation

[Note 2] : http://www.czeladz.pl/pl/component/content/20?task=view

[Note 3] : Signature d'un pacte entre Auby et Czeladz pour sceller leur jumelage, L'observatoire du Douaisis, 07/02/2013,  http://www.lobservateurdudouaisis.fr/article/07/02/2013/signature-dun-pacte-entre-auby-et-czeladz-pour-sceller-leur-jumelage/4189

[Note 4] : http://www.auby.fr/activites-de-loisirs/pendant-les-vacances-d-ete/les-sejours-en-pologne

[Note 5] : http://www.auby.fr/actualites-top/item/139-sejour-ete-en-pologne

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